C’est une musique qu’on entend régulièrement dans toutes les communes : les budgets sont de plus en plus compliqués à établir. En cause, la crise économique, l’inflation, l’indexation des salaires et celle des coûts de l’énergie et des matériaux. A Limbourg, il faut encore y ajouter les dégâts subis par les inondations de 2021 et le coût d’une reconstruction. Ce qui explique que le budget 2024 présenté par l’échevin des finances Alain Schils (La Limbourgeoise) a été difficile à établir. S’il est en équilibre, il présente cependant à l’ordinaire un boni étriqué, de l’ordre de…370 euros ! Pour des dépenses et des recettes avoisinant les 11 millions d’euros. « Mais il a fallu pour cela faire appel à un crédit spécial et à un prélèvement sur nos provisions » a commenté l’échevin sans en préciser les montants. Ce que l’opposition a critiqué : « Ce crédit spécial coûtera 200.000 euros en intérêt » a noté Sonia Genten du groupe Changeons ensemble.
« Les dépenses ont pourtant été globalement bien maîtrisées, les dépenses de personnel étant stables, celles de fonctionnement étant même en diminution. Seules nos dépenses de dette sont en augmentation, traduction logique de notre budget extraordinaire. Les placements bancaires réalisés suite à notre situation de trésorerie très avantageuse nous permettent de combler le manque de recettes liées aux inondations. La rigueur sera encore de mise pour les années à venir » a commenté Alain Schils.
56 millions d’euros d’investissements
Mais c’est le budget extraordinaire, celui consacré aux investissements, qui a suscité quelques remarques de l’opposition. Il prévoit quelque 56 millions de travaux divers, dus notamment aux inondations. « Mais qui seront subsidiés à 85% » a précisé l’échevin des finances. « Certes, la part communale reste tout de même non négligeable, mais tout est mis en œuvre pour trouver des pistes d’interventions complémentaires afin de réduire celle-ci au maximum. Au niveau des projets inscrits au budget 2024, citons principalement la construction du pôle administratif, les projets de reconstruction de tous les bâtiments communaux suite aux inondations, la Revitalisation urbaine "Projet Respire", l’aménagement du parking Hoeck, le projet d’infrastructure commune de foot, la rénovation de l’église St Georges et l’acquisition de logements publics »
Une part communale que Sonia Genten trouve très élevée : « Comment payer tout ça ? C’est quasiment tout le budget normal de la commune. Il y a des projets que vous ne réaliserez pas en 2024, et c’est malhonnête d’engager ainsi la future majorité qui pourrait se dégager des élections ». Elle est rejointe sur ce point par le groupe libéral Limbourg Demain, qui critique également la fragilité de l’équilibre budgétaire.
« On ne peut se limiter à des projets calés sur six ans, il faut voir les choses à long terme » a répliqué l’échevin Stephen Bolmain, qui estime que voter contre le budget, c’est voter contre la reconstruction de Dolhain ». Ce qui n’a pas empêché 5 voix contre et une abstention venant de l’opposition.
On a aussi appris le coût pour la commune des dotations aux zones de police et de secours : 262.000 euros pour la première, 650.000 euros pour la deuxième. (Luc Brunclair)