L’incident survenu dans les toilettes de Malmedy Expo l’après-midi du dimanche 26 mai dernier, continue à faire du bruit à Malmedy. Pour rappel, André Denis, député provincial, était remonté des toilettes l’arcade sourcillière en sang, victime selon lui d’une agression de la part de Robert Justin, conseiller CPAS et président de la RCA.
Ce jeudi soir, l’Entente Communale, groupe politique d’André Denis - qui ne siège pas à Malmedy - est revenue sur cet incident. C’est par la voix de son chef de groupe Jean-Marie Blaise, que EC réagit. Nous sommes « consterné par l’agression perpétrée par Monsieur Robert Justin sur la personne de Monsieur André Denis lors des opérations de dépouillement du vote du 26 mai dernier. Un mois s’est passé depuis lors et nous ne pouvons que constater que cette agression particulièrement honteuse n’a fait l’objet d’aucune condamnation de la majorité à laquelle son auteur appartient, sous prétexte qu’il s’agirait d’un différend d’ordre privé. Pourtant, ça ne semble pas être l’avis du Parquet qui, quant à lui, prend l’affaire très au sérieux puisque Monsieur Justin a été maintenu sous les verrous pendant deux jours, qu’un magistrat a été chargé du dossier et qu’une instruction est ouverte. Rappelons que l’agression a été commise dans les locaux de la Régie Communale Autonome dont Monsieur Robert Justin est le président et que, dès le matin, fier comme Artaban et un verre de bière à la main, il clamait à tout qui voulait bien l’entendre qu’il était là pour assurer le bon déroulement des opérations… Monsieur Justin a donc une curieuse conception du bon déroulement des opérations et de sa fonction de président de la Régie Communale ! », explique Jean-Marie Blaise dans un communiqué reprenant son intervention au conseil communal.
« La majorité communale malmédienne ne peut pas banaliser des faits graves de violence mais que les condamner, comme on serait en droit de l’attendre de la part de partis démocratiques qui se respectent. L’honneur d’une équipe politique veut qu’elle exige une parfaite correction de la part de ses membres et qu’elle ne leur permette pas de distribuer des coups physiques à ses adversaires. Nous pensons que – puisque Monsieur Justin ne semble pas comprendre de lui-même que la conséquence de son geste grave ne peut être que la démission spontanée de ses mandats – la majorité à laquelle il appartient et le bourgmestre qui la dirige doivent prendre leurs responsabilités et le priver de ces mandats qu’il n’est pas digne de détenir. Toute autre position de votre part déshonorerait cette équipe », poursuit Jean-Marie Blaise, s’en prenant directement au bourgmestre et à la majorité malmédienne. « Comment voulez-vous, dès lors, Monsieur le Bourgmestre, que les citoyens de notre Commune continuent à respecter l’autorité communale et à se sentir en sécurité avec une majorité qui cautionne un tel recours à la violence de la part d’un de ses mandataires? La grande majorité des Malmédiens attend de vous le geste fort et courageux que, étonnamment, vous vous refusez à poser », conclut Jean-marie Blaise.
« Nous ne sommes pas juge »
Jean-Paul Bastin n’a pas changé sa position, ni son groupe Alternative, depuis ces événements qui se sont déroulés lors du dépouillement des élections de ce 26 mai dernier.
« On s’en tient à notre communication que nous avons faite connaître peu après les faits. A savoir que nous ne sommes pas nous-mêmes juge, nous laissons le juge d’instruction faire son travail, ce n’est pas à nous de condamner qui que ce soit à la place de la justice. On continue également a dire qu’il y a deux versions, et que seule l’Entente Communale parle d’agression. Pour notre part, on sait qu’il y a eu des provocations, et d’autres incidents impliquant des membres de l’Entente Communale dans un passé récent. Dans ce cas-ci, sans témoin dans les toilettes de Malmedy Expo, personne ne peut dire ce qu’il s’est passé réellement. Il y a deux versions différentes, celles de deux protagonistes. Je pencherais pour ma part plus pour une bousculade qui a amené une blessure, plutôt qu’une agression par derrière comme le soutient André Denis. »
Pas de démission exigée pour Robert Justin ?
« Non, je le répète, nous ne sommes pas des juges. Quand un membre de notre groupe est en difficulté, il ne faut pas l’enterrer sans preuves et avant que la justice se soit prononcée. Alors laissons faire la justice. Tout n’est pas noir ou blanc dans cette affaire, croyez-moi », nous a confié Jean-Paul Bastin. (O.T.)