Après avoir fui les interviews hier, la Bourgmestre de Verviers et présidente du conseil d’administration d’Enodia Muriel Targnion revient aujourd’hui sur la journée marathon de ce mardi avec la tenue des deux conseils d’administration chez Enodia dans un premier temps, de sa filiale Finanpart dans un deuxième temps. Une assemblée générale extraordinaire de Nethys a été convoquée pour ce vendredi. Elle prendra acte de la démission des administrateurs actuels et en nommera de nouveaux. Certains sont déjà connus. " Pour le moment, nous devrions en nommer trois mais d’ici vendredi, on en aura peut-être trouvé plus. Jusqu’à présent, ils étaient huit mais la loi prévoit qu’il en faut trois minimum", explique Muriel Targnion.
Fin de contrat demandée par le politique
Autre décision attendue vendredi, la révocation du management de Nethys avec à sa tête Stéphane Moreau. Sauf qu’on apprend qu’elle a déjà eu lieu, à la demande de Muriel Targnion elle-même ! " Je suis allé au conseil d’administration de Nethys lundi après-midi et j’ai demandé aux administrateurs de Nethys, en tant que présidente d’Enodia, de mettre fin au contrat de l’ensemble du management. Y compris Stéphane Moreau mais aussi Pol Heyse, Bénédicte Bayer, Jos Donvil et Frédéric Vanderschoor c’est-à-dire les 5 membres du comité de direction dans leur ensemble. Pas un n’est plus pointé que l’autre. C’est une fin de contrat demandée par le monde politique que j’ai exécutée ", poursuit Muriel Targnion.
La fin d’un modèle
Présidente d’Enodia, Muriel Targnion compte bien le rester. Mais elle reconnaît qu’aujourd’hui, deux mondes, avec deux logiques incompatibles, s’opposent : le monde politique et celui du privé. Mais elle le regrette. " C’était un modèle unique à Liège créé à l’époque par André Cools. Il avait dit que vu qu’on ne trouvait plus de travail à Liège, on allait aller sur le terrain du privé en créant des entreprises privées avec un actionnariat public qui recevrait de l’argent. Au départ, les communes liégeoises ont investi 73 millions d’euros dans le secteur des télécommunications. Aujourd’hui, cela vaut plus d’un milliard".
Concernant la plainte déposée par le gouvernement wallon et aujourd’hui dans les mains du parquet général de Liège et non plus dans celles du parquet fédéral, Muriel Targnion dit attendre que la justice détermine s’il y a eu faute dans le chef de quiconque chez Nethys. Et de préciser que si le gouvernement wallon a bien annulé l’acte administratif des ventes, il n’a pas annulé les contrats signés. (MY)