Muriel Targnion est arrivée souiante et soulagée lors de cette interview. Son exclusion du PS la conforte dans l’idée qu’elle ne pouvait plus continuer la politique dans le parti à la rose.
"J’ai cette sensation de me sentir libérée d’un parti dans lequel je ne reconnaissais plus aucune valeur et le sentiment de, quant à moi, garder mes valeurs. Surtout une valeur fondamentale pour moi, celle du droit des femmes qui a été occulté par le PS. Je rappelle que le point de départ de tout ça, c’est quand même un échevin qui avait insulté une femme dans sa qualité de femme", explique la bourgmestre verviétoise en parlant d’Hasan Aydin.
"J’ai vécu un simulacre de procès."
Après cette motion de méfiance contre Hasan Aydin, la situation s’est envenimée. Tout cela a mené la bourgmestre à proposer une nouvelle majorité sans le clan Aydin, alors que le PS lui refusait. Des faits qui ne justifie pas d’être mise à la porte selon elle: "D’habitude, une exclusion du PS a lieu lorsqu’un membre a fait quelque chose de très grave. Je ne trouve pas la sanction qu’ils ont prise à mon encontre justifiée et proportionnelle. Je pense que j’ai vécu un simulacre de procès. Malik Ben Achour criait haut et fort dans les médias qu’il était certain que j’allais être exclue, il a eu ce qu’il voulait."
"Ils perdent la communauté des femmes en me poussant dehors."
Selon elle, cela marque le fait que le PS ne voulait pas perdre toute une communauté d’électeur. Cette décision, elle pense qu’elle se retournera contre le parti. "J’ai fait 3.000 voix lors des dernières élections. Ils perdent la communauté des femmes en me poussant dehors. J’ai également beaucoup de femmes turcs qui m’envoient des messages de soutien. Hasan Aydin va aussi passer à la trappe du collège, car plus personne ne veut de lui comme échevin ou comme président de CPAS. Le PS va très certainement le ressentir lors des élections provinciales en 2024", suppose-t-elle.
Muriel Targnion reste bourgmestre jusqu’à ce que...
La situation est dorénavant la suivante : Muriel Targnion reste bourgmestre, jusqu’à ce qu’une motion de méfiance individuelle lui soit adressée. "Ils vont devoir m’adresser cette motion de méfiance. Sinon, je ne bougerai pas", soutient Muriel Targnion.
Quant au nouveau bourgmestre de Verviers, si elle est exclue. Elle affirme que Jean-François Istasse sera poussé vers cette place par le PS, pour le remercier d’avoir changé d’avis quant au pacte de nouvelle majorité qu’elle avait proposé.