C’est une affaire sensible qui remonte aux élections communales de 2018 qui a été jugée devant le tribunal correctionnel. On se souviendra qu’à cette époque, le MR avait désigné en deuxième place de la liste une parfaite inconnue en politique, Nathalie Marly, la fille de l’ancien leader socialiste Raymond Marly. Qui n’allait cependant pas le rester longtemps, puisque quinze jours après, elle s’en retirait, lassée d’une polémique avec Muriel Targnion à propos d’un dossier d’urbanisme pour lequel elle aurait sollicité les faveurs de la bourgmestre.
Deux mois avant les élections, une nouvelle bombe éclatait dans la presse, qui a eu vent d’une plainte de Nathalie Marly pour agression physique de la part du numéro trois de la liste Christian Kairis. Celui-ci l’aurait sauvagement agressée le 15 février lors d’une visite à son domicile pour parler des élections. Cette plainte devait cependant faire l’objet d’un non lieu de la part de la Chambre du conseil. Mais suite à ce non lieu, Christian Kairis a déposé plainte à son tour contre Nathalie Marly pour dénonciation calomnieuse.
100 000 euros de dédommagement
C’est cette plainte qui a fait l’objet d’un procès devant le tribunal correctionnel de Verviers, où la prévenue Nathalie Marly a été longuement entendue. Celle-ci a maintenu ses accusations de violences physiques de Kairis envers elle. Pour la partie civile, Me Reynders, la fausse plainte de Nathalie Marly avait pour intention méchante de nuire à la carrière politique de Christian Kairis, favorable à son éviction de la liste suite au litige avec Muriel Targnion. Ce qui a été le cas d’ailleurs puisque le candidat n’a récolté que 130 voix et n’a pas été élu, alors qu’il aurait pu espérer devenir échevin. Elle aura fait énormément de tort à la réputation d’un homme considéré dans la région. Par conséquent, la réparation qu’il sollicitait était elle aussi énorme : 100.000 euros !
Mais pour Me Gilissen, l’avocat de Nathalie Marly, celle-ci n’a fait qu’exercer son droit d’engager des poursuites pour ce qu’elle considère comme une agression, qui ont simplement été recalées par la justice pour charges insuffisantes. Elle n’en a parlé à personne pendant des mois, il a fallu que la presse s’en empare en août pour que la plainte soit connue du grand public. Et de toute façon, aucun lien de causalité ne peut être établi entre cette affaire et un résultat électoral. Il demandait donc son acquittement pur et simple.
Mais le tribunal a considéré que la dénonciation calomnieuse était établie, et notamment l’intention méchante, mais accorde la suspension du prononcé à Nathalie Marly, qui devra cependant payer 5.000 euros de dommages à Christian Kairis. Le tribunal considère en effet que le lien causal entre la dénonciation calomnieuse et sa non élection n’est pas prouvé. (L.B.)