Où est la belle entente entre la Ville de Verviers et son CPAS ? On savait les relations tendues entre les deux instances mais cette fois, la guerre est déclarée et démontre d’autres tensions internes au Parti Socialiste verviétois. Le 17 décembre dernier, le ministre régional Pierre-Yves Dermagne (PS) dénonçait doigt une utilisation irrégulière des fonds propres du CPAS en pointant du doigt un transfert du budget ordinaire vers le budget extraordinaire à hauteur de 676 500€ pour la construction d’un atelier des ouvriers du CPAS sur le site de la Résidence Saint-Joseph.
Il n’a pas fallu attendre longtemps avant qu’Hasan Aydin, le président du CPAS de Verviers, ne monte au créneau estimant que le ministre Dermagne ne remettait pas en cause le transfert de fonds de réserve de l’ordinaire vers l’extraordinaire, mais bien son utilisation. « L’opération mise en cause a été financée par emprunt et par le produit d’une expropriation et non via un transfert en provenance du fonds de réserve ordinaire », écrivait-il dans un communiqué en s’étonnant des fuites dans la presse.
Une nouvelle preuve du climat glacial entre la Ville et le CPAS, une nouvelle sortie du Collège par voie de nouveau communiqué dans lequel la communication du président du CPAS est remise en cause. « C’est au Collège communal qu’il appartient de répondre au Ministre lorsqu’il interroge la Ville sur les pratiques budgétaires du CPAS dont la Ville est la première Autorité de tutelle » peut-on lire. « Les représentants de la Ville regrettent aussi l’absence de concertation préalable et digne de ce nom, tant avec la Ville qu’avec le CRAC (ndlr : centre régional d’aide aux communes) sur le budget 2020, au mépris des règles d’association préalable du CRAC aux travaux budgétaires établies dans les circulaires ministérielles depuis de très nombreuses années. »
La gestion des finances par le président du CPAS est explicitement remise en question. « La Ville, comme le CRAC, ont fait savoir à plusieurs reprises qu’ils étaient opposés aux prélèvements massifs effectués par le CPAS (2 millions € en 2 ans) pour financer des investissements non prioritaires, pour lesquels aucune dérogation du Ministre n’a été obtenue ni même sollicitée et qui nécessitent, au vu des priorités en matière d’activation sociale, une concertation en profondeur avec la Ville. Sans accord du Ministre avec avis préalable du CRAC, tous ces montants transférés ne peuvent pas être utilisés pour financer les projets du CPAS ».
Le budget doit être amendé
Il est demandé au Président du CPAS de ne plus grever les réserves et provisions du CPAS en 2020. « Le projet de budget 2020 du CPAS doit être amendé pour respecter les règles élémentaires qui s’imposent aux villes sous suivi du CRAC et ne pas faire courir un risque considérable au personnel de nos deux institutions ainsi qu’à notre fonctionnement », écrit encore le Collège.
Le budget 2020 du CPAS, voté à l’unanimité par le bureau permanent, doit être présenté au conseil de l’action sociale ce vendredi et soumis au vote du conseil communal le lundi 27 janvier prochain.