Climat extrêmement tendu lundi soir lors du conseil communal de Verviers. La veille, 20 des 23 élus de la majorité ont signé une motion de méfiance pour déboulonner l’élu socialiste Hasan Aydin de la présidence du CPAS. Le collège communal lui reproche notamment des insultes, menaces et sa politique du fait accompli. Il proposait au conseil communal de réformer ainsi des décisions prises au sein du CPAS. Elles concernent un supplément de 500.000 euros de dotation communale, l’engagement de 5 personnes ou des projets de résidences-services pour les seniors et de maisons de l’enfant. Hasan Aydin est le seul de la majorité à s’être opposé à ces modifications. La minorité a aussi voté contre.
"Nous croyons aux projets présentés par le CPAS"
"Hier, nous avons voté contre la proposition de réformation du budget du CPAS parce que nous croyons vraiment aux projets présentés par le CPAS, que ce soit la maison intergénérationnelle ou le projet "humanitude"", ce sont des projets qui vont amener un bien-être à la population verviétoise donc nous ne pouvons pas suivre l’avis du collège qui est de supprimer tous ces engagements qui vont permettre la réalisation de ces projets, indique Cécile Ozer, cheffe de groupe cdH. Comme le président du CPAS l’a expliqué hier, de toute manière, par exemple, le projet de maison intergénérationnelle, il doit être soumis au CRAC. S’il est viable, il sera accepté. S’il ne l’est pas, il sera refusé et donc le projet ne se fera pas".
Le cdH comme Ecolo appellent à l’apaisement. Pour eux, les Verviétois sont les premières victimes des tensions qui existent depuis des mois au sein de la majorité. Ils craignent qu’une fracture au sein du PS ne débouche sur une fracture au sein de la population verviétoise.
Hasan Aydin décrit comme "collégial au CPAS", irrespectueux de l’autre côté"
"Pour Ecolo, cela nous fait peur pour l’image de Verviers, pour l’intérêt des projets et des Verviétois. On a un président du CPAS qu’on nous décrit comme quelqu’un de collégial, de performant, qui a du management positif et, d’un autre côté, on nous décrit des tensions, que c’est quelqu’un de peu respectueux... donc déjà cette différence nous interpelle, souligne Hajib El Hajjaji, chef de groupe Ecolo. Deuxièmement, pour nous, ce qui est essentiel, vu l’urgence sociale et écologique aujourd’hui, c’est que nous devons investir dans le non-marchand et donc investir dans le social. Et je comprends qu’au niveau du CPAS, amputer une institution de ses moyens pour réaliser ses objectifs fait que, tôt ou tard, le problème va se poser".
Le personnel communal sous tension
"C’est clair, ça on le voit, je pense qu’au niveau de l’administration, cela ne doit pas être chouette. On a eu des retours du personnel qui s’estime vraiment sous tension. Certains parlent même d’harcèlement administratif dans cette histoire parce qu’ils sont vraiment au coeur d’un ping-pong permanent entre la Ville et le CPAS, détaille Laszlo Schonbrodt, chef de groupe PTB à Verviers. Maintenant, voilà, de notre point de vue, on a une gestion libérale du CPAS et, en face, on a une gestion néo-libérale voire ultra-libérale de la Ville. Donc dans tous les cas, on est en désaccord avec ça et on trouve que ce n’est pas une politique digne d’un parti de gauche (...). A Verviers, on n’a pas besoin de changer les figures, on a besoin de changer de politique. Si c’est retirer des gens pour en mettre d’autres qui vont faire exactement la même chose, on n’aura pas avancé". (Au.M)