Comme dans toutes nos communes, le budget 2020 de Stavelot a été difficile à boucler. « C’est clair que cela n’a pas été facile, mais on peut le qualifier de budget en bon père de famille », nous explique le bourgmestre Thierry de Bournonville, également en charge du finances. Il faut dire que certaines charges ont fortement augmenté, comme le CPAS. « Nous avons dû augmenter notre dotation de 208.000 €, pour une intervention de 1.454.000 €. A cela il faut ajouter les manques à gagner des ventes de bois, même si Stavelot est une des communes les moins impactées par les scolytes qui ravagent les arbres. Chez nous, grâce à Raymond Cockelmann, des mesures ont été prises pour éviter la propagation. Malgré tout, cela reste un point faible dans le budget, avec une prévision de 450.000 €. »
Mais on ne touche pas aux principales taxes, l’IPP reste à 8,5%, les centimes additionnels au précompte immobilier restent eux à 2.600. « Nous estimons que ce n’est pas le moment de jouer au yo-yo fiscal, et donc nous ne voulions pas toucher à ces taxes aujourd’hui. Par contre, plusieurs taxes ou redevances sont augmentées, comme les parkings à Coo, qui passent de 5 à 8 € par jour, les taxes de séjour sont augmentées tout comme sur les deuxième résidence. Pour la redevance-taxe sur l’enlèvement et le traitement des déchets, elle suit simplement la courbe du coût-vérité. »
Budget participatif
Il y a d’autres points à retenir dans ce budget, comme l’achat de radars préventifs, des caméras de surveillance supplémentaires, l’entretien extraordinaire des voiries, l’achat de véhicules spécifiques pour le service travaux, etc ; Outre les nombreux investissements immobiliers, Stavelot s’inscrit dans une politique citoyenne. Via le PCDR notamment, le Programme communal de développement rural, que va gérer la Fondation rurale de Wallonie. Un 1er budget participatif de 30.000 € est aussi débloqué, appel est lancé aux associations ou comités pour des projets à développer.
Au niveau « nature », Stavelot pourrait bien rejoindre le Parc naturel des Sources, créé voici deux ans et qui regroupe les deux seules communes de Spa et Stoumont. « Nous sommes voisins des deux communes et partageons des zones à protéger, alors pourquoi pas s’intégrer dans ce Parc naturel ? », s’interroge le bourgmestre stavelotain. En précisant encore que des actions de préservation de la biodiversité comme la création de mares, plantations, de haies, etc, passeront par une enveloppe de 15.000 € via les actions de Pro Natura. Pour résumer, le budget 2020 est à l’équilibre, avec un boni de 81.000 €, et des investissements programmés d’un peu plus de 3 millions.
Plopsa Coo favorisé ?
Mais pour l’opposition CitoyenS !, la présentation de ce budget s’apparentait à « un compte de Noël », reprochant à la majorité de « manquer de courage politique ». Poursuivant sur le thème de la fable : « Dans cette petite bourgade tranquille, on vit heureux. Mais nous y vivons actuellement en Cigale, alors que les temps sont la vie en Fourmis. » CitoyenS ! réclame aussi que la commune applique un taux revu à la hausse pour le principal acteur privé, à savoir Plopsa Coo, qui ne paye que 36.000 € de taxes communales, alors que les taxes préconisées par la Région wallonne pourraient lui imposer jusqu’à 2,7 millions ! « Ne désirant pas étrangler cet acteur privé, nous proposons d’atteindre les 250.000 €... contre 36.000 aujourd’hui. Faible recette due à un accord passé avec le parc d’attractions quand celui-ci luttait pour sa survie, période révolue à ce jour. »
On notera encore que l’opposition stavelotaine reproche à la majorité de vouloir « vendre ses bijoux de famille » en rachetant l’aile Saint-Nicolas pour 800.000 € « au profit de l’intérêt privé. » Par ailleurs, CitoyenS ! s’inquiète aussi de l’augmentation de la charge de la dette communale. Et a donc voté contre ce budget 2020. (OT)