8 mois après les inondations, la situation est toujours à l’urgence concernant le patrimoine verviétois. A l’heure actuelle, le musée d’Archéologie et de Folklore et le musée des Beaux-Arts et de la Céramique sont toujours fermés au public. Les équipes poursuivent leurs efforts pour sauver les collections et préserver les bâtiments classés. Un travail colossal dont a pris connaissance ce vendredi le secrétaire d’Etat de la Politique scientifique, Thomas Dermine, en visite à Verviers.
Audrey Degrange
Des sous-sols inondés sous plus d’un mètre d’eau. A l’intérieur, des pièces majeures du patrimoine verviétois comme le Bethléem ou encore le premier violon de Vieuxtemps. Des murs aujourd’hui à nu et des collections à sauver. Le secrétaire d’Etat, Thomas Dermine prend la mesure des dégâts occasionnés par la montée de la Vesdre en juillet dernier. « Ici, on voit qu’il y a des pièces qui sont très fragilisées, c’est la crise et si elles ne sont restaurées dans les prochaines mois, les prochaines années, leur pérennité peut être endommagée », explique le secrétaire d’Etat de la Politique scientifique.
Poursuivre le travail de sauvetage, c’est ce à quoi s’attellent au quotidien les équipes des musées de Verviers mais aussi les équipes de l’Institut royal du patrimoine artistique (IRPA) à qui Thomas Dermine a décidé de d’octroyer un subside de plus d’un million d’euros. « Dès le lendemain des inondations, des équipes de l’IRPA ont été sur le terrain et dans l’urgence, elles ont joué un rôle de coordination, poursuit-il. Aujourd’hui, c’est important d’inscrire ce rôle dans la durée parce qu’on sait que la restauration de certains objets, de certaines salles, va malheureusement durer quelques années, c’est donc important de pouvoir pérenniser l’action dans le temps. »
Plus de 250 sites patrimoniaux ont été touchés en Province de Liège. A Verviers, 56 des 96 bâtiments classés ont été impactés soit 60% du patrimoine. Pour l’IRPA, la situation verviétoise est un exemple flagrant de l’urgence de mettre sur pied une stratégie transversale de préservation du patrimoine. « Grâce à la crise, on a réussi à se faire parler le secteur du patrimoine, relève Hilde De Clercq, Directrice générale de l’Institut Royal du Patrimoine Artistique (IRPA). Le comité de crise va vers un comité d’urgence pour vraiment mettre au point une stratégie transversale à l’échelle nationale et c’est pour ça que l’appui du fédéral est nécessaire. On va à la fois gérer l’aspect prévention, planification, intervention et rétablissement. »
Inventorier, photographier, protéger les pièces fragiles, restaurer, la tâche est encore bien colossale pour les musées verviétois qui continuent d’être épaulée par l’IRPA mais qui ne toucheront rien du subside fédéral octroyé. « C’est vraiment de l’argent pour l’IRPA pour que l’Institut puisse mettre du personnel qui vienne aider à faire des études sur le bâtiment, les sels, les champignons, les enduits etc pour voir comment remettre les bâtiments en état et voir ce qu’on peut faire, détaille Caroline Henry, la directrice des musées communaux. Et puis, nous aider nous pour nous encadrer et pouvoir réorganiser nos musées. »
Des musées toujours fermés mais dont certaines collections continuent à vivre grâce à des belles collaborations comme celles avec le musée Kéramis à la Louvière et la chapelle des Sépulcrines à Visé.