Verviers accueillera la première maison de détention de Wallonie. Ces établissements d’un nouveau genre sont destinés à enfermer un maximum de 60 détenus, condamnés à des peines de prison allant jusqu’à 3 ans. Celle de Verviers prendrait place à l’ancienne maison de repos Entour-Ages, mieux connu sous le nom de La Providence. Une implantation que critique vivement l’école du même nom.
Le bâtiment jouxte directement la cour de récréation de l’école du quartier. 400 enfants y jouent et y passent tous les jours. "Toutes les fenêtres, 50 fenêtres, et deux portes de secours s’ouvrent directement sur la cour de récré", précise Marianne Fonsny du Pouvoir organisateur de l’Ecole de la Providence à Verviers.
"Les parents peuvent être inquiets aussi. Cela peut nous faire chuter le nombre d’enfants", ajoute Marie-Jeanne Beckers, présidente du Pouvoir organisateur de l’école.
De l’autre côté, le centre pour victimes de violences familiales l’accueil, les inquiétudes sont vives aussi. Partout dans le quartier d’Hodimont, des affiches ont fleuri. Les riverains sont bien décidés à aller frapper à la porte de la bourgmestre de Verviers.
Un projet encore à définir
A la Ville de Verviers, on insiste : le projet n’en est qu’à ses prémisses. Oui, l’implantation a été validée mais tout le projet et les aménagements doivent encore être définis. "Les problèmes de sécurité n’existent pas mais il ne faut pas, effectivement, qu’il puisse avoir un lien visuel entre la maison et l’école", signale Muriel Targnion, bourgmestre de Verviers. Il faut en discuter, mais pour moi, c’est important d’avoir ce type de maison sur Verviers car cela maintient notre pôle Justice, pour l’emploi et c’est prouvé que les personnes qui y sont détenues se réinsèrent mieux".
Au cabinet du ministre de la Justice, on précise que l’achat du bâtiment est en cours mais que les permis de bâtir doivent encore être introduits. L’ouverture de la maison de détention de Verviers est prévue au plus tôt l’été 2022. Les personnes condamnées pour des faits de moeurs ou des crimes terroristes ne pourront pas y être détenues. La création de ces maisons de détention répond plutôt à la volonté d’appliquer toutes les peines à partir du 1er décembre 2021. Jusqu’à présent, les peines allant jusqu’à 3 ans étaient automatiquement converties en surveillance électronique et les peines allant jusqu’à 6 mois n’étaient même pas exécutées.
(Aurélie Michel)