Toujours pas de budget à Verviers. Un nouveau douzième provisoire a été voté hier, après un débat fort animé. Plusieurs personnalités politiques ont décidé de prendre la parole aujourd’hui suite à ce vote. Deux avis se dessinent, ceux qui veulent avancer avec la majorité actuelle et ceux qui veulent d’abord régler ce problème de majorité avant de voter un nouveau budget.
Verviers est paralysée. En pleine crise sanitaire, c’est la troisième fois qu’un douzième provisoire est voté. Ce budget mensuel permet de payer les factures et le personnel, mais ne permet pas d’élaborer de grands projets, dont Verviers aurait bien besoin. Pour certaines personnalités politiques, c’en est trop.
"Il faut quand même réaliser que nous prenons du retard dans beaucoup de dossiers. Par exemple, le paiement des primes liées à la crise sanitaire au personnel soignant du CPAS. Le fait de ne pas avoir de budget bloque aussi le chantier de la place du Martyr", désespère Alexandre Loffet, l’échevin des Finances de Verviers. Il pointe également du doigt le PS, qui prend le temps de constituer une nouvelle majorité.
"Je pense qu’on pourra proposer un nouveau pacte de majorité en mars"
Selon Malik Ben Achour, ces affirmations, qui accusent le PS de ne pas vouloir de budget ou de le retarder, ne sont pas fondées. "Depuis début décembre, on appelle l’ensemble des partenaires à se mobiliser pour le construire. J’ai même eu l’espoir de pouvoir le voter en décembre. J’ai bon espoir qu’on soit en phase terminale de négociation pour la nouvelle majorité. Je pense qu’on pourra proposer un nouveau pacte en mars et un budget qui nous permettrait d’avancer", explique le député fédéral PS verviétois.
Le PTB accuse une bataille d’ego depuis le début de cette crise. Selon eux, le budget pourrait encore prendre du temps avant d’être voté. "Il suffit de voir le temps qu’il faut pour construire une nouvelle majorité pour se dire que nous n’aurons pas de budget de si tôt", juge Làszlò Schonbrodt, le chef de groupe PTB de Verviers.
Bientôt 8 mois de crise politique
La situation politique verviétoise est devenue chaotique le 28 juin 2020. Selon Écolo, une majorité solide, en accord sur les priorités budgétaires, va voir le jour dans les prochaines semaines. "On a présenté dans le passé une motion non-conforme qui a créé un blocage. Cela fait qu’aujourd’hui, nous n’avons pas de majorité. Pour Écolo, il est clair que nous devons faire les choses dans l’ordre. Un pacte de majorité avec une motion conforme et une nouvelle équipe, qui peut très vite s’accorder sur un budget", soutient Hajib El Hajjaji, le chef de groupe Écolo de Verviers.
Hasan Aydin est le nouveau négociateur socialiste de la crise verviétoise. Il a jusqu’au 28 février pour proposer ses solutions. Qu’il réussisse ou pas, la situation devrait s’arranger après ce qui est présenté comme la dernière tentative de négociation du PS.