Qui gagne combien, et surtout qui participe réellement aux réunions communales à Malmedy ? Toutes les réponses se trouvent dans le rapport de rémunérations de la commune, présenté ce jeudi soir au conseil communal.
Le bourgmestre Jean-Paul Bastin reçoit un salaire de 66.012,01 €* par an, auquel il faut ajouter quelques frais de déplacement (723,84 €) pour l’année 2018. Il est bien entendu le mieux payé, d’autant plus qu’il a renouvelé son bail dans le fauteuil de bourgmestre en octobre dernier. Les échevins, eux, touchent entre 37.000 et 41.500 € en fonction de leur situation et de leurs autres rentrées financières, puisque ce rapport exigé dans le cadre du Code de la Démocratie locale, ne tient compte que des traitements communaux. Il s’agit ici d’un barème établi pour les communes de la taille de Malmedy, de plus de 12.000 habitants. Rien de nouveau dans ces chiffres, finalement, les salaires des bourgmestre et échevins sont publics, et connus. On peut juste se demander si, pour de tels montants, on ne devrait pas exiger plus de disponibilité pour la gestion communale. Soit…
Des commissions à 0 réunion !
Mais ce rapport est assez éloquent sur le taux de fréquentation des conseillers communaux aux onze conseils qui se sont tenus en 2018 par exemple. Et là, bravo, la majorité des élus a participé à tous les conseils, à quelques exceptions près, excusables pour raisons professionnelles. Les conseillers touchent des jetons de présence de 71,50 € par conseil, sous l’ancienne législature, mais indexés à 78,50 € depuis décembre…
Mais ce qui interpelle, c’est le nombre de commissions communales qui ne se sont pas tenues pendant toute l’année 2018 : 4 commissions sur les 7 instaurées n’ont servi à rien ! Il y a les commissions sécurité et sécurité routière, urbanisme et aménagement du territoire, ou encore celle pour la jeunesse et les affaires sociales et celle consacrée à la culture et l’économie. Donc pas de jetons de présence… mais pas beaucoup d’avancées démocratiques non plus dans ces cas de figure. Ce qui ressemble un peu à de la poudre aux yeux démocratique plutôt qu’à un véritable travail de fonds des élus malmédiens.
Une RCA exsangue, mais…
Depuis des lustres, depuis sa création même, la RCA – Régie communale autonome, censée gérer Malmedy Expo entre autres – est dans le rouge. À tel point qu’il y a quelques années, le conseil communal avait décidé… d’augmenter les rémunérations des membres du CA de cette RCA – qui a changé de nom depuis lors et est devenue RCAMSC. Une aberration alors que cette RCA a déjà coûté plus d’un million d’euros en une douzaine d’années, à charge des contribuables malmédiens. Mais personne ne semble s’en inquiéter. Encore moins les membres de ce CA, qui récoltent quand même 4.835 € pour le président (sortant) en 2018 et à peine moins pour le vice-président. Et en tout pas loin de 1.400 € en jetons de présence pour les administrateurs. Donc, en tout, près de 11.000 € pour un machin déficitaire entre 60 et 100.000 € par an ! Comprenne qui pourra.
Le plus amusant, si on ose dire, c’est le taux de présence du nouveau président qui officie actuellement, à savoir 33,33 %, soit une réunion sur les 3 (…) organisées en 2018. De quoi prendre pleinement connaissance de la problématique de cette RCA ?
On ne prend pas en compte ici les commissions consultatives, CCATM, CLDR, commision des aînés, commisison du PCS, qui sont composées de citoyens, conseillers communaux, échevins ou encore de membres d’associations. Ce sont des commissions où il n’y a pas de jeton de présence et donc pas de rémunérations reprises dans le tableau 2018 pour Malmedy. Ces commissions abordent des thématiques comme l’aménagement du territoire, la mobilité, les affaires sociales au sens large, etc. Et cela à titre gracieux pour les membres. (Olivier Tomezzoli)
*Tous les chiffres, rémunérations et jetons de présence, sont bruts