Une trentaine de militants socialistes, dont l’ancien Ministre Yvan Ylieff, viennent d’adresser une carte blanche à Paul Magnette, le Président du Parti socialiste ainsi qu’aux "tuteurs" chargés de trouver une solution à la crise que traverse la Fédération verviétoise du Parti socialiste et sa section locale.Dans cette carte blanche, plusieurs griefs sont adressés au PS national.
« Nous sommes convaincu.es que l’avenir du Parti Socialiste dans notre arrondissement se trouve dans la force et la cohésion de ses militants. Nous demandons donc à la tutelle mise en place par le Bureau du Parti national de respecter nos statuts, de respecter la demande justifiée de débat en interne, d’écouter la parole de la base militante et de tout mettre en oeuvre pour que l’unité revienne au sein du Parti. Nous estimons, en effet, que la situation actuelle mène à un blocage et que, au vu des différents évènements des semaines écoulées, les positions des uns et des autres ont pu évoluer et pourraient mener à une convergence. Nous espérons de tout coeur pouvoir être entendu.es. » expliquent-ils.
Le contenu intégral de la lettre :
Le 13 août 2020.
Cher Paul,
Chers André, Christophe,
Chère Marie-Claire,
Camarades,
Copie à : Jacques BRAGGAR, Ersel KAYNAK, Laurent PHAM
Nous, militant.es affilié.es à la Fédération verviétoise du Parti Socialiste, tenons à vous faire part de notre opinion sur les tristes événements de Verviers dont nous nous serions bien passés.
Sans nous prononcer à ce stade sur le fond puisque nous réclamons des explications, nous estimons que la proposition de Marc Goblet, Député à la Chambre des Représentants, de remettre autour de la table les 13 élus socialistes de Verviers est sage, raisonnable et constructive. Nous ne prendrons parti ni pour l’un ni pour l’autre avant que cette situation ne soit discutée et réglée en interne du PS local. Cette carte blanche poursuit le seul objectif d’analyser les suites négatives pour notre Parti dans l’arrondissement de Verviers si nous ne sortons pas de cette crise en respectant la démocratie ainsi que les électeurs.
Alors que les échevin.es socialistes ont pris une décision, suivis en cela par leurs collègues de la majorité en place, aucune consultation des militant.es n’a pu avoir lieu afin d’entériner, ou pas, la motion de méfiance prise à l’égard du Président du CPAS. Une médiation, souhaitée par le Parti, a abouti à l’expression d’une majorité des élus du groupe en faveur de la motion. Mais le Bureau du Parti a décrété la mise sous tutelle de la Fédération. A la suite des négociations avec le cdH, le Secrétaire général a initié la procédure d’exclusion à l’encontre de la Camarade Bourgmestre de Verviers.
La procédure employée dans le cadre de son exclusion nous pose question. C’est la commission de vigilance du Parti qui a décidé de la sanction. Rappelons que cette commission, sauf de rares cas prévus dans nos statuts, est censée être une instance de recours. La commission de vigilance de la Fédération aurait en effet dû se prononcer avant. Comment les militants verviétois doivent-ils prendre pareil dédain pour leurs instances ?
Deux possibilités nous viennent à l’esprit : soit nous sommes jugés par notre parti comme étant incapables de discernement quand il s’agit de juger les actes de l’un.e des nôtres ; soit la sanction devait impérativement mener à une exclusion et donc convenir à d’autres desseins qu’à une justice interne à un parti démocratique.
L’exclusion qui frappe la bourgmestre replace par ailleurs dans l’ombre le Président du CPAS dont plusieurs décisions ont été cassées par la tutelle wallonne et le Gouverneur de la Province et dont le comportement humain a, semble-t-il, hérissé les autres membres du Collège.
Et pourtant, lui aussi paie le prix de cette situation. Muriel TARGNION exclue, Hasan AYDIN, au vu de son résultat électoral, devrait être bourgmestre. Cependant, le Parti ne veut pas de cette dévolution. Comme si, in fine, Muriel TARGNION et son Collège avaient des raisons étayées de vouloir exclure celui-ci du Collège, ce qui rend d’autant plus incompréhensible l’exclusion décidée par Bruxelles.
Le 13 août 2020.
À présent, la presse nous annonce un consensus "le plus large possible" autour de Jean- François ISTASSE comme candidat bourgmestre. Sans émettre le moindre doute sur les qualités humaines et politiques de notre camarade, ancien sénateur et président du Parlement de la FWB, travailleur acharné et consensuel, nous critiquons le procédé qui est proposé.
Si déposer différentes mesures de motion de méfiance individuelle constructives n’est pas illégal pour parvenir, par ce biais, à installer dans le fauteuil mayoral une personne qui fait le 18ème score en voix de préférence toutes listes confondues et le 7ème score socialiste ne nous semble ni éthique, ni respectueux des votes des verviétois.es.
Muriel TARGNION, et prochainement, Alexandre LOFFET, sont exclus pour ne pas avoir consulté les instances et la base militante, qui font la force de notre parti. Aujourd’hui, un système scabreux est mis en place, sans consulter les militants et, pire encore, en niant le vote des citoyens verviétois.
Ces manœuvres pour écarter une femme politique du mayorat et pour y replacer un soldat plus docile créent la pénible impression que les intérêts du Parti national pèsent bien plus lourds que ceux de Verviers et des communes voisines.
Aussi, au vu des enjeux capitaux qu’une telle prise de position peut entraîner dans tout l’arrondissement, nous nous permettons d’insister pour qu’il soit donné suite à la proposition émanant d’un militant syndical, ancien président national de la FGTB et fidèle socialiste de permettre à chacun.e de s’exprimer pour que le sort du Parti socialiste dans l’arrondissement de Verviers reste entre les mains de ses militant.es.
Dans l’espoir d’une réponse positive, nous vous prions de recevoir, Chers camarades, l’assurance de notre considération fraternelle.
Marc GOBLET, Député fédéral, ancien Président fédéral verviétois, ancien Président national de la FGTB
Yvan YLIEFF, ancien Ministre, ancien Bourgmestre, conseiller communal à Dison
André BAILLY, ancien Député communautaire, ancien Président fédéral verviétois, ancien Bourgmestre de Pepinster
Julie BECKERS, Cheffe de groupe au Conseil communal de Pepinster, co-présidente de la Fédération des élus
Michel BOUHY, Conseiller communal à Dison?
Christiane COMELUTH, secrétaire adjointe de l’USC de Herve?
Claude DEDYE, Conseiller communal à Pepinster?
Eddy DORTU, Secrétaire de l’USC de Pepinster?
Clément DUMONT, militant socialiste?
Jean-Claude DUMONT, Conseiller communal, Président de l’USC de Herve
Jean EMONTS-POHL, Chef de groupe au Conseil communal de Welkenraedt
Georges FANIEL, Secrétaire honoraire du Conseil provincial de Liège, ancien trésorier fédéral.
Willy FORMATIN, ancien échevin, conseiller communal à Dison
Julie GOTAL, ancienne Echevine de Welkenraedt, militante socialiste
Serge Sapin GRANDFILS, Président de l’USC de Limbourg / Baelen
Michael HANSEN, conseiller CPAS, Président de l’USC de Pepinster
Jacqueline LASSINE – DEMOLLIN, conseillère CPAS à Pepinster
Gérard LIEGEOIS, Échevin honoraire de Dison
Sophie LOPEZ, Conseillère communale à Dison Pietro LUPO, militant socialiste
Bernard MERCENIER, Militant à Stavelot/Malmedy, Ancien secrétaire régional FGTB - Services Publics
Sophie MOTTARD, vice-présidente de l’USC de Pepinster
Christiane NISSEN, présidente des femmes prévoyantes socialistes de Dison
Didier NYSSEN, Conseiller communal et provincial, Ancien échevin à Verviers Nicole ROUMANS, Conseillère communale à Herve
Luc QUERTEMONT, membre effectif de la Commission de Vigilance de la Fédération de Verviers, militant socialiste
Jean-Claude SERVAIS, militant de l’USC de Lierneux, secrétaire régional de la FGTB / Services Publics
Nicolino TONIZZI, trésorier de l’USC de Herve?
Guy VROOMEN, militant socialiste?
Alain WYDOOGHE, conseiller communal à Pepinster