Ce vendredi à la Clinique Psychiatrique des Frères Alexiens d’Henri-Chapelle, plusieurs professionnels des soins de santé se sont retrouvés pour une journée d’étude intitulée "Comment penser le réseau en soins de santé mentale des aînés: réalités et perspectives". Le sujet est d’actualité puisque, la population vieillissant, les besoins en santé mentale sont de plus en plus importants chez les plus de 65 ans et il est nécessaire d’y porter une attention particulière et des réponses pratiques.
Alors que le réseau à tendance a développé les soins de santé mentale chez les plus jeunes, il faut aujourd’hui aussi penser à l’après. Certains pensent que les aînés n’en ont pas besoin, et pourtant...
La santé mentale des aînés fait partir des grandes préoccupations du réseau de soins de santé mentale. C’est l’affaire de tous. « Il n’y a qu’un réseau de terrain. Il n’y a pas de réseau structuré par le politique. Dans les semaines et mois qui viennent on espère solliciter l’autorité pour qu’elle crée enfin ce réseau aux personnes âgées au même titre qu’il y a un réseau de santé mentale pour adolescents et pour adultes », explique Maurice Vandervelden, le directeur général de la Clinique Psychiatrique des Frères Alexiens.
Les besoins en santé mentale sont de plus en plus importants chez les plus de 65 ans et il est nécessaire d’y porter une attention particulière et des réponses pratiques. À la Clinique des Frères Alexiens, comme dans d’autres hôpitaux psychiatriques d’ailleurs, une attention particulière est portée au service psychogériatrique. Il existe aussi à Henri-Chapelle une autre réponse, celle de l’équipe mobile, mais encore faut-il la pérenniser. « En post-Covid, la ministre Morreale a autorisé la création d’équipes mobiles de soins de santé mental pour personnes âgées en IHP et parallèlement le fédéral a permis la création d’une toute petite équipe mobile dédiée aux personnes âgées mais ce sont des budgets qui sont limités dans le temps et il faut absolument les consolider. Si on n’a pas d’équipes mobiles, il faut déplacer la personne âgée, ce qui, on le sait, n’est pas le meilleur choix », ajoute encore le directeur.
Aujourd’hui, il n’existe pas encore de formations spécifiques en psychogériatrie, les professionnels spécialisés dans le domaine sont rares. Le système se doit donc d’être renforcé mais les choses avancent petit à petit. « Des moyens sont quand même débloqués progressivement. L’université de Liège propose des formations pour les psychologues. C’est vraiment la transmission de toutes ces formations qui va permettre d’étoffer les soins », explique Anne Myslinski - Psychiatre en psychogériatrie au CPFA. Ce serait aussi l’occasion de n’exclure personne dans le trajet de soins. (M.B)