Les MACS, vous les croisez souvent dans les hôpitaux. Ces Médecins Assistants Candidats Spécialistes sont diplômés de médecine. Après leurs études, des stages de plusieurs années, parfois six, sont obligatoires pour pouvoir exercer leur métier. Mais les conditions, les horaires, la rémunération sont lourds à porter pour ces médecins qui, aujourd’hui, en ont assez.
"Les fédérations hospitalières nous proposent un contrat avec des propositions qui sont scandaleuses. Pas de contrôle au niveau des heures que l’on fait par semaine, des horaires qui sont délirants, pas de congés maladies, pas de cotisation pour la pension, pas de congés maternité. Des gardes pas payées ou très peu. Il y a énormément de points qui nous dérangent. Hier, une réunion a eu lieu avec quelques améliorations, mais ce n’est clairement pas assez. C’est pour ça que nous sommes là aujourd’hui", explique Aline Bialas, Médecin assistant candidat spécialiste au CHR Verviers.
Si au CHR Verviers, ils se sentent soutenus par leur direction, ce n’est malheureusement pas le cas partout. Ce matin, 32 assistants médecins avaient donc décidé de soutenir leurs collègues pour qui les conditions sont de plus en plus difficiles à supporter. " C’est vraiment très compliqué à vivre. On a des horaires qui vont à plus de 48, 60 ou même 70 heures pour certaines semaines avec peu de récupération. La supervision est souvent approximative. On se sent un peu seul sur le terrain avec du travail toujours plus important. On se sent délaissé par les fédérations, par l’Inami. Notre formation a pour but premier d’apprendre et pas seulement travailler", ajoute encore Inès Rebia, elle aussi MACS.
Avec une réforme qui voudrait réduire le temps scientifique, essentiel à l’apprentissage, les candidats médecins tombent de haut. Ils réclament beaucoup plus de considération. Essentiel, aussi, pour le bien-être du patient. "Notre apprentissage est bafoué dans beaucoup plus d’institutions hospitalières que dans d’autres mais ce qu’on demande ce sont des conditions de travail qui respectent les droits des travailleurs, qui permettent d’assurer notre santé physique et psychologique et surtout qui permettent aux patients d’être en sécurité en étant soignés par des médecins qui travaillent dans de bonnes conditions"
Pour les MACS les hôpitaux sont non seulement employeurs mais aussi formateurs. Cette double casquette amène aussi une certaine dépendance que ces médecins ne veulent plus et ils comptent bien, désormais, se faire entendre. (M.B)