Savez-vous qu’une fille sur deux a déjà manqué l’école à cause de ses règles, par honte, par manque de protection ou à cause des douleurs. Depuis ce début de semaine, des distributeurs de protections menstruelles bio, gratuites, ont été installés à l’Athénée Royal Ardenne-Hautes Fagnes, à Malmedy et Stavelot. Pour briser le tabou autour des règles, et plus largement dans le cadre d’un projet-pilote d’accompagnement au sein de l’école. « C’est un tabou qui est partagé par toute la société et comme l’école fait partie intégrante de la société cela reste donc un sujet tabou. C’est pour quoi Wallonie-Bruxelles Enseignement a lancé ce projet pilote « Sang stress », dont nous bénéficions. Projet qui a pour but de libérer la parole autour des menstruations, afin que les explications scientifiques soient données à tous les élèves, filles et garçons, parce que c’est un sujet qui concerne tout le monde », souligne Sonia Layouni, directrice de l’Athénée Royal Ardenne-Hautes Fagnes, qui compte des implantations à Malmedy et Stavelot, fondamental et secondaire. « Le projet touche les secondaires mais aussi les primaires, avec là aussi des distributeurs qui sont placés pour les primaires, uniquement des serviettes là. »
Ce projet pilote est lancé actuellement dans 5 écoles du réseau, l’ARAHF étant la seule dans notre arrondissement dans un 1er temps. Il faut dire que depuis un bon moment déjà des élèves mêmes étaient confrontées au tabou autour des règles et de la disponibilité des protections quand elles sont à l’école. « Je me suis déjà retrouvée dans la situation où une élève plus jeune m’a demandé une serviette, que je n’avais pas sur moi. Il y en a toujours chez les éducateurs, mais je pense que les plus jeunes ne sont pas toujours à l’aise d’aller en demander auprès des éducateurs. Nous on avait pensé au départ d’installer une corbeille avec des protections que nous aurions récoltées, pour permettre à toutes d’en avoir en cas de besoin », nous explique Gaëlle, élève en rhéto, qui fait partie d’un groupe d’une dizaine d’élèves qui sont volontaires pour accompagner les plus jeunes élèves et leur expliquer et répondre à leurs questions éventuelles. « Les règles c’est naturel, elles arrivent tôt ou plus tard chez certaines, mais c’est le corps qui décide, il faut pouvoir en parler », résume Gaëlle.
Il y a des distributeurs dans les toilettes en secondaire, à Stavelot et Malmedy, ainsi que dans le vestiaire des filles au hall des sports. Il y en aura très bientôt dans les toilettes des primaires également, dans les deux implantations. En libre-service aussi, pour permettre à toutes de se servir librement. « C’est ça aussi le projet pilote, c’est de voir comment cela va fonctionner. Je pars du principe que nos élèves sont des personnes responsables. Je n’ai pas peur des vols ou des détériorations. C’est quelque chose qui les touche, elles sont très conscientes du rôle de ces distributeurs », conclut Sonia Layouni. (O.T.)
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