Le personnel soignant est descendu dans les rues de Bruxelles ce mardi pour manifester contre la vaccination obligatoire. Un mouvement de grève qui a quelque peu perturbé l’organisation de plusieurs hôpitaux dont le Centre Hospitalier Régional de Verviers et le CHC Heusy. Du personnel a même du être réquisitionné pour assurer la continuité des soins.
Audrey Degrange
La vaccination obligatoire, le personnel soignant n’en veut pas. Ils étaient 4000 ce mardi à avoir rallier la capitale pour exprimer leur colère et incompréhension face à cette mesure jugée stigmatisante. « On s’en fiche de savoir qui est vacciné ou pas. L’important c’est de mettre le patient au centre des débats. Si dans un mois, un pourcentage de la population soignante est mis dehors et remercié parce qu’elle n’est pas vaccinée, ce sont les autres qui trinquent et le patient surtout. »
A bout de souffle et en manque de moyens humains et financiers, les soignants tentent à tout prix de se faire entendre. Mais tous n’ont pu être solidaires de leurs collègues. A Verviers, que ce soit au CHC Heusy ou au CHR, des membres du personnel ont été réquisitionnés. 18 au CHC et 12 au CHRV pour qui cette décision est une première. «Traditionnellement, le personnel soignant est en grève mais assure les soins, explique Eric Brohon, Directeur médical du Centre Hospitalier Régional de Verviers. Il y a ici une volonté de marquer une situation extrêmement tendue, angoissante et nous avons rassuré sur le fait que cette procédure était liée à la réquisition mais n’avait pas de caractère personnel envers les personnes réquisitionnées. »
Sauf que sur le terrain, même si elle peut se justifier, cette procédure vient déstabiliser une situation déjà tendue. L’anxiété est à son paroxysme. « Globalement, il y une anxiété qui est liée à l’incertitude de que sera demain? nous confie Pascale Frère, Oncologue au Centre Hospitalier Régional de Verviers. J’ai des soignants qui sont épuisés par deux ans de prise en charge, d’adaptation permanente j’ai des soignatns qui suont épuisés pas deux ans prise en charge, d’adaptation permanente, de remise en question mais avec un système qui de toute manière est de plus en plus pressurisant et apporte de moins en moins de solutions.»
Menacer dès lors ceux qui, hier encore, étaient des héros pose vraiment question à ces soignants qui rappellent que focaliser tous les moyens sur la Covid-19 est une erreur. « On peut clairement estimer qu’on a une surmortalité en cancérologie que j’estime être aux alentours de 30%, poursuit l’oncologiste. Beaucoup de patients ne sont pas arrivés à l’hôpital ou sont arrivés trop tard et que cela nous demande des prises en charge en urgence avec un système qui, une nouvelle fois, est devenu incapable de répondre à l’urgence.»
Un état d’urgence qui, à rester dans l’impuissance, risque de soulever d’autres colères...