Le cancer, cette maladie, trop souvent taboue, évolue malheureusement de plus en plus. La prise en charge des patients médicalement parlant est optimale. Mais les soins ne doivent pas s’arrêter là. On parle aujourd’hui d’une médecine intégrative. Une médecine à laquelle l’espace Vivie prend part depuis 10 ans maintenant et où le bien-être des patients est primordial. « Cela vient d’une prise de conscience qu’on ne veut pas traiter une maladie mais on veut traiter le patient dans son intégralité. On a aussi eu une prise de conscience de l’impact des soins de soutien sur la tolérance au traitement, la gestion du stress,… On s’est rendu compte qu’au-delà des soins médicaux purs du cancer, il y avait cet aspect de bien-être qui était capital pour avoir un impact sur la compliance au traitement oncologique et au final sur la survie du patient », explique Annelore Barbeaux, Oncologue au CHRV.
D’après l’oncologue, les retours et les impacts ne sont que positifs. Tous en veulent plus malgré une certaine réticence au départ. Avec plusieurs ateliers individuels comme la réflexologie plantaire, la sophrologie ou encore des soins esthétiques mais aussi des ateliers collectifs, ce ne sont pas moins de 11 thérapeutes qui travaillent au sein de l’espace Vivie avec malheureusement une demande qui ne fait que croitre. « Au début, nous proposions des soins une à deux fois par semaine. Aujourd’hui, chaque journée est remplie. Fin 2022, nous avons accueilli 200 patients. Et sur le mois de janvier nous avons déjà accueilli 70 patients. Je suis triste quand j’entends que certaines personnes qui ont le cancer ne connaissent pas encore l’espace Vivie et qu’on est là pour eux. L’idée c’est de montrer qu’une maison de ressourcement existe et que nous accueillons tous les patients quel que soit l’hôpital où ils sont soignés », ajoute encore Régine Simonis, la coordinatrice de l’Espace Vivie.
Mais si l’espace est devenu nécessaire pour des centaines de patients, il n’est pas encore reconnu par les instances fédérales. S’il existe aujourd’hui, c’est presque uniquement grâce aux dons et tous aimeraient changer la donne. « Chaque année on doit aller chercher un budget rien que pour les thérapeutes de plus ou moins 60 000 euros. C’est vrai qu’il faut chaque fois aller frapper aux bonnes portes pour essayer d’avoir de l’argent. S’il y a ce financement structurel tout le monde sera plus détendu, on sait qu’il y aura une sérénité sur cette prise en charge qui n’est pas du tout un luxe ».
Pour y arriver et pour fêter ses 10 ans d’existence, l’espace Vivie organisera toutes sortes d’activités durant l’année dont des portes ouvertes en mars prochain pour que ceux qui ne connaissent pas encore puissent, peut-être, y trouver du réconfort.