Les prix de l’énergie s’envolent…Comment payer ces factures qui explosent? C’est une des préoccupations majeures des ménages à l’heure actuelle. Une des solutions pour certains, c’est peut-être le « partage d’énergie ». L’expérience est menée actuellement dans des logements sociaux de Logivesdre à Stembert.
La cité Hennen à Stembert. Sur les toits de quelques logements sociaux Logivesdre, on découvre une cinquantaine de panneaux photovoltaïques. L’installation posée en mai permet de produire 20.000 kWh d’électricité. Cette électricité, c’est celle qui arrive chez Louisiane mais aussi chez ses voisins. Sur les 23 ménages vivant dans ces logements sociaux, 18 bénéficient désormais de cette énergie renouvelable et moins coûteuse.
"On consomme moins quand même mais il faut faire attention qu’il y ait de la clarté", confie Louisiane Gérard, une locataire. "Quand on est venu, on m’a expliqué et j’étais directement convaincue. Je suis plutôt positive", ajoute-t-elle.
Ces communautés d’énergie, c’est un concept récent. Il permet d’être plus autonome, moins dépendant des fluctuations de prix. "L’intérêt de ce système, il est pour les gens qui vont en bénéficier. 30% de leur consommation sera désormais couverte par une production locale à un prix qui est beaucoup plus bas. D’autant plus que c’est ORES qui a financé les panneaux donc même pas besoin de les financer. Les ménages vont se partager cette électricité là et celle-ci, forcément, on ne doit pas l’acheter, ce qui fera une économie sur la facture", explique Fernand Grifnée, administrateur délégué d’ORES. Et de poursuivre : "On constate que des prix de marché sont de 8, 9, 10 fois plus importants que le prix de revient auquel nous allons fournir les kWh ici. C’est quand même une fameuse économie."
Si on partage l’énergie, chacun est cependant responsable de sa consommation. "Le ménage continue à avoir son compteur individuel et son fournisseur d’électricité. Simplement, nous, gestionnaire de réseau de distribution, nous refaisons des calculs pour imputer une partie de ce qui a été produit là en diminution de la relève. On dit par exemple : ce n’est pas 100 mais 30 de moins et on vous facture 70", précise Fernand Grifnée.
Les communautés d’énergie sont encore peu nombreuses. A Logivesdre, on n’y voit que des avantages. " Ce projet permet de montrer des voies à suivre. Quand on a ce genre d’opportunité, il faut les saisir rapidement. Etant donné l’augmentation exponentielle du prix de l’énergie actuellement, il va falloir trouver des solutions alternatives pour essayer d’aider les gens à survivre", répond Gilbert Schaus, directeur-gérant de Logivesdre.
Ce projet pilote durera jusqu’au 31 octobre 2023.Il devrait permettre à ces ménages modestes d’éviter des factures impayables dans les prochains mois.
En Wallonie, 1 ménage sur 4 est en situation de précarité énergétique, en majorité des locataires.
Renaud Collette