Plus de trois ans après des faits décrits dans la plainte déposée par une jeune joueuse contre son entraîneur, ce dernier se retrouve poursuivi devant le tribunal correctionnel pour viol et atteintes à l’intégrité physique d’une mineure d’âge, ainsi qu’incitation à la débauche. Ce qu’il nie. Il risque cependant 4 ans de prison.
Jonathan (nom d’emprunt), 25 ans, est entraîneur dans un club de tennis de table de la région. Un entraîneur apprécié par tout le monde d’ailleurs, mais surtout idolâtré par les jeunes joueuses qui le considèrent comme un dieu. Mais qui est décrit comme un Don Juan, plusieurs personnes disant avoir eu une relation sentimentale voire sexuelle avec lui et qu’il a de gros besoins sexuels, qu’il abordait souvent avec les jeunes filles des sujets chauds et qu’il était du genre collant avec elles.
En septembre 2020, l’une d’elles que nous appellerons Virginie, âgée de 16 ans, porte plainte pour des faits qui se seraient déroulés entre fin 2018 et début 2019 et qui seront qualifiés par la justice de viol, d’atteintes à l’intégrité physique, et même d’incitation à la débauche sur une mineure d’âge. Elle déclare que Jonathan se serait d’abord frotté à elle, puis envoyé des photos de lui relativement déshabillé, et qu’ils se seraient livrés à des masturbations allant même une fois jusqu’à un rapport complet.
Ce que, devant le tribunal correctionnel où il est poursuivi pour ces faits plus de trois ans après la plainte, il dénie avec force. « C’est de l’invention, de la pure affabulation. Je n’ai jamais eu le moindre geste physique avec elle » réfute-t-il. Pourquoi dès lors mentirait-elle, quel serait son intérêt ? « Dans le but de m’évincer du club au profit d’un autre dont elle était amoureuse » explique-t-il. Mais là où ça coince, c’est que la plainte de Virginie est posée un après que Jonathan ait été viré du club. « C’est moi qui suis parti parce que la charge de travail était trop importante. » Mais Virginie avait expliqué elle-même qu’elle avait déposé plainte pour protéger sa petite sœur de 15 ans qui s’était entichée de Jonathan.
Une fille sous emprise
Mais pour Me Paul Thomas, partie civile, Jonathan est dans le déni total. Il est dépeint comme quelqu’un aimant plaire, être considéré comme un dieu, très tactile, volage, ayant une activité sexuelle débridée. Il reconnaît d’ailleurs avoir eu entre 20 et 25 partenaires. Virginie subit encore des séquelles de ces faits, qui se traduisent par des troubles anxieux et des crises d’angoisse. Il réclame 25.000 euros de dommage.
Pour Mme Hortelan, ministère public, se pose la question du consentement. Manifestement, Virginie, une ado timide et réservée, se trouvait sous emprise d’un homme qui a facile d’obtenir ce qu’il veut, décrit comme menteur, hypocrite, infidèle. Des témoins déclarent qu’elle pleurait chaque fois qu’elle était en sa présence, et qu’elle a fini par refuser de s’entraîner avec lui. Elle s’en veut d’ailleurs d’avoir cédé à son insistance. Il existe d’ailleurs des sms troublants, dont celui où il déclare vouloir être « son premier ». Pour elle, le viol est établi, car dans ces circonstances, elle ne peut avoir consenti valablement. Elle réclame 4 ans de prison.
La défense réclame son acquittement en s’attachant à établir la réalité d’un complot contre son client.
Jugement dans un mois.