13 millions d'euros, c'est le montant que la Ville de Verviers avait proposé à Patric Huon pour racheter le foncier de City Mall et reprendre la main sur la revitalisation du centre-ville. Une offre conditionnée à un soutien financier du gouvernement wallon. Et surprise, après analyse du dossier, il a décidé de ne pas appuyer ce rachat. Pour les autorités communales, c'est l'incompréhension.
On pensait la saga City Mall terminée, c'était sans compter sur la surprise régionale. Non, le gouvernement wallon ne mettra pas la main au portefeuille pour aider la Ville de Verviers à récupérer les 10 000 m2 appartenant à Patric Huon et situés entre la rue Spintay et la rue du Marteau. La proposition de rachat négociée par les autorités communales et le promoteur était pourtant audacieuse. Elle semblait du moins enfin donner des perspectives au centre-ville, il n'en sera rien. « En une réponse parlementaire, on a sabordé 6 mois de travail de négociations », réagit Alexandre Loffet, Echevin des Finances de la Ville de Verviers. Qu'est-ce que reproche Région wallonne ? « Je ne sais pas très bien, on nous demande de ré-estimer, sans doute moins cher, mais les estimations ce n'est pas nous qui les faisons. Ce sont des personnes agréées, extérieures, sans intervention. Et donc, une nouvelle intervention, ça prendrait du temps, ce serait re-demander au revendeur s'il est d'accord donc je ne pense pas que ce soit réaliste. »
L'incompréhension règne. Le montage financier était, selon Alexandre Loffet, celui conseillé par la Région. « Je pense qu'il y a eu, notamment dans la réponse parlementaire du ministre Borsus, une grande méconnaissance du dossier mais bon voilà, c'est comme ça, la réponse a été confirmée par les autres membres du gouvernement, on en prend acte, ça arrête la procédure. Ce qu'il faut, c'est trouver le moyen d'avancer maintenant. »
Sauf que 13 millions d'euros pour racheter ce foncier, pour l'opposition et Freddy Breuwer en particulier, ce refus était couru d'avance. « Effectivement, on aurait pu plus vite tirer les conclusions du fait que l'estimation n'était pas bonne, que le prix n'était pas juste, pas justifié et qu'il faudrait comme je l'ai proposé à plusieurs reprises mais ça a toujours été refusé et j’espère que maintenant certains vont bien vouloir regarder les choses en face, on devait initier une procédure urbanistique qui s'appelle le schéma d'orientation locale pour bien cadrer les choses pour l'affectation future de tous ces terrains ne sachant pas ce que le promoteur va pouvoir en faire parce sa situation financière est très problématique », relève le conseiller communal.
City Mall serait au bord de la faillite, Freddy Breuwer souhaite donc la tenue d'un conseil communal d'urgence. « On a perdu beaucoup de temps, n'en perdons pas encore tout le mois de mai voire plus si le collège n'arrive pas à se décider sur ce qu'il veut faire. »
Un collège qui se réunissait justement ce vendredi. « Ce que je vais proposer au Collège, c'est que nous essayons d'estimer les parties uniquement Spintay et le Printemps c'est-à-dire les parties où la Ville voudrait qu'on ne construise plus. Mais pour ça, il faut acheter. Et de laisser alors le privé développer la partie Galerie Voos et d'arriver à avoir dans la foulée une renonciation des conventions plutôt que de devoir aller par voie judiciaire ou de partir dans l'inconnue totale avec des menaces d'expropriations et autre », conclut Alexandre Loffet.
L'inconnue, c'est finalement toujours la constante dans ce dossier. Espérons qu'il se clôture un jour, définitivement.