Un père de famille d’accueil accusé d’abus sexuels sur des enfants placés

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Un père de famille d’accueil accusé d’abus sexuels sur des enfants placés

C’est encore une fois un dossier épouvantable qui s’est ouvert devant le tribunal correctionnel, celui d’un homme de 70 ans, accusé de viols et de divers abus sexuels sur cinq adolescents de moins de 16 ans placés par la Justice en tant que famille d’accueil, en plus de son propre fils. Le prévenu, qui comparaît détenu, risque de lourdes peines de prison, d’après ce qu’a annoncé le ministère public.

Il y a d’abord Mathieu (tous les noms de victimes sont des nom d’emprunt), sa dernière victime mais qui a permis par sa plainte de découvrir les autres faits reprochés. Ce dernier, un enfant battu par ses parents et enfermé dans une cage à chien, s’est plaint que Jean, le prévenu, le regarde en train de se masturber, et qu’il a même introduit sa main dans son slip. « Cà, jamais, proteste-t-il, je ne suis jamais rentré dans sa chambre, et si je l’ai vu un jour se masturber, c’est tout à fait par hasard. »
Un rayon de soleil
Pourtant, Eric (14 ans à l’époque) dit la même chose, et révèle des faits bien plus graves encore. Ainsi signale-t-il qu’ils prenaient souvent une douche ensemble, qu’il se promenait tout le temps nu, qu’il lui imposait des fellations réciproques et qu’il a même tenté une pénétration anale. Ce qu’il admet que très partiellement : « c’est lui qui me l’a demandé, j’aurais dû dire non, c’était moi l’adulte, cela n’arrête pas de m’interpeller » se lamente-t-il. Et de se lancer dans un panégyrique d’Eric : « C’était un très gentil garçon, doux, un vrai rayon de soleil . Moi, je n’avais plus aucun désir sexuel depuis que j’ai été opéré. Etre nu, je l’ai toujours fait, c’est naturel chez moi. » Mais alors, pourquoi a-t-il demandé de n’avoir que des garçons placés chez lui ? « Justement, pour éviter d’avoir des problèmes avec des jeunes filles ».
Il y a aussi Denis, qui se plaint de lui. « C’est lui qui m’a fait des avances » dit-il. Trois jeunes qui lui font des demandes sexuelles, c’est interpellant, non ? Pourquoi n’en a-t-il jamais référé aux responsables qui les ont placés chez lui ? « J’ai pensé que je pouvais gérer ça tout seul ».
Un côté artiste
Il y a encore Johan, qui se plaint de viols et d’incitation à la débauche. Lui, i a été recruté sur un site de rencontre, ce qu’il conteste, alors que son propre avocat dit qu’il l’avait reconnu auparavant. « Je n’ai jamais été sur ce site » affirme-t-il. On a pourtant retrouvé des photos du garçon nu dans sa baignoire a lui.
Et puis, le sommet, il y a les faits sur son propre fils, qui décrit une série de scènes disons glauques qui se sont déroulées dès qu’il avait 6 ans, et ce jusqu’à 16 ans. C’est alors qu’il a claqué la porte de chez lui manière brutale. « Je n’ai plus de nouvelles de lui depuis lors, et je ne sais toujours pas pourquoi »
Et il y a encore une victime, Georges, qu’il a connu via un site scout, qui se plaint de fellations réciproques. « Ca m’étonne, il a logé un week-end chez moi, et il ne s’est rien passé de spécial. » Il possède pourtant des photos du garçon, et pas en tenue de scout !
Lorsqu’on lui dit qu’on le décrit comme aimant les jeunes corps, il répond cyniquement : « J’ai c’est vrai un côté artiste ! »
Une avocate stupéfaite
Me Aurélia Luypaerts, qui défend les intérêts de Mathieu, un garçon déjà abîmé par ce qu’il a vécu dans sa famille et qui doit suivre un traitement psychologique toutes les semaines, se dit stupéfaite par cette instruction d’audience. « C’est un dangereux prédateur, qui ose en plus se servir d‘une philosophie proche du Renouveau charismatique pour approcher les jeunes, avis partagé par Me Haumont, autre partie civile.
Après trois heures d’une pénible audience, l’affaire a bien dû être remise dans quinze jours pour le réquisitoire et la plaidoirie, non sans que le ministère public ait annoncé qu’il réclamerait une lourde peine.


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