À Verviers, les commerçants du quartier d’Hodimont ont reçu début du mois une lettre de la commune concernant leurs étalages. Certains n’ont en effet pas d’autorisation et, en plus, ils prennent une bonne partie du trottoir avec tous les inconvénients que ça peut engendrer. La Ville de Verviers a donc décidé de sévir. Les commerçants avaient jusqu’à ce vendredi pour faire la demande d’autorisation. Dans le cas contraire, leurs étals seront automatiquement démontés.
Les étalages des commerçants font partie intégrante du paysage du quartier d’Hodimont depuis bon nombre d’années. Mandarines, grenades, pamplemousses ou pommes de terre, on y trouve absolument de tout !
Mais voilà, pour pouvoir étaler tous ces fruits et légumes, il faut une autorisation. La Ville de Verviers a décidé de chasser ceux qui n’en ont pas. "On a écrit à de nombreux commerces pour lesquels on n’a pas de trace d’autorisation. Je pense qu’il y en a beaucoup qui respectent les règles mais qui n’ont pas encore demandé l’autorisation. J’ai expliqué, notamment à ceux qui sont venus me voir, que s’il y avait suffisamment de place, leur demande sera autorisée et ça ne posera pas trop de problèmes. Le but est de s’attaquer aux abus en termes d’occupation du trottoir. Je rappelle quand même que le trottoir, c’est l’espace public donc on ne peut pas s’y mettre comme on en a envie", rapporte Alexandre Loffet, bourgmestre f.f. de Verviers.
Règles à respecter
Il y a en effet quelques règles à respecter. Petit rappel. "Elles sont claires : premièrement, personne ne peut occuper le trottoir sans y être autorisé par la commune. Deuxièmement, il faut laisser 1,5 mètres de passage pour les usagers du trottoir. C’est dans l’intérêt de tout le monde et notamment des commerces que tout le monde sache passer sur le trottoir. Le gros problème, sur lequel on sera intransigeant, ce sont les étalages vissés dans le sol, c’est totalement interdit. Et alors également l’occupation des places de parking voire de la voirie avec des palettes, ça ce n’est pas possible", explique Alexandre Loffet.
Etalages prenant les 3/4 du trottoir, déchets entassés sous des étals ou caisses rendant le passage difficile, ici rue de Hodimont, par moment, c’est un peu le désordre. "Ce n’est pas bien aménagé, pas bien organisé, on va dire", répond Ben Tinik, porte-parole des commerçants du quartier de Hodimont à Verviers. "Cela ne donne pas une belle image de toute la rue. Tout le monde a bien compris maintenant. Depuis trois jours, on voit que tout le monde essaie de faire en sorte que ce soit mieux", ajoute-t-il.
Ce n’est pas la fin des étalages!
Certains commerçants pensaient qu’il s’agissait de la fin pure et simple des étalages mais ce n’est absolument pas le cas. Ouf doit-on se dire ici !
Cemil, par exemple, est le patron de cette épicerie familiale installée à Verviers depuis plus de 40 ans.
Les étals sont indispensables à la bonne vie de son commerce. "Nous n’avons pas de place à l’intérieur et donc on n’a pas le choix. Tous les commerces sont logés à la même enseigne. On a tous plus ou moins la même taille en superficie donc on est obligé d’étaler. On a beaucoup de choix en fruits et légumes. Ce sont des produits qui marchent bien. Les étaler, ça attire aussi le client", explique Cemil Tinik, patron de l’épicerie « Chez Tinik » à Verviers. "Je comprends la Ville même si ce fut un peu brut et radical. Après les discussions avec les autorités communales, je pense que ça va aller et que tout le monde a compris le message", ajoute-t-il.
Les étals non-autorisés seront enlevés
Les commerçants avaient jusqu’à ce vendredi 24 février pour rentrer une demande d’autorisation à la commune. Les étals non-autorisés seront automatiquement enlevés. "Pour ceux qui abusent, il y aura effectivement un enlèvement. C’est dans l’intérêt du quartier qu’on garde une convivialité et une qualité de l’espace qui, pour le moment, fait parfois défaut en fonction de l’occupation parfois anarchique de l’espace public", conclut Bourgmestre f.f. de Verviers, qui précise encore que la police est aussi demandeuse d’un rappel des règles.
Les commerçants interrogés en sont bien conscients et comprennent entièrement la démarche de la Ville.
Renaud Collette