2,7 millions d’euros, c’est la somme que Verviers va obtenir de la Région Wallonne, comme à Theux ou à Pepinster, pour racheter et raser les maisons dévastées par les inondations catastrophiques de juillet 2021. A la demande du PTB, une motion a été votée à l’unanimité lundi soir au conseil communal de Verviers. Car la Ville considère que l’enveloppe est clairement insuffisante pour une commune comme Verviers. Elle réclame des moyens supplémentaires.
Les inondations de juillet 2021 devraient modifier le logement le long de la Vesdre. Certaines zones ne pourront plus être habitées, plusieurs maisons de la rue des hospices (Pré-Javais), par exemple, sont vouées à disparaître.
Réfléchir pour le futur, pour éviter d’autres drames…peut-être…mais en attendant, pour certains propriétaires, ces plans pourraient se transformer en nouveau cauchemar. Que vont-ils devenir si on rase leur maison? Pourront-ils se reloger?
La Wallonie a dégagé une enveloppe de 2,7 millions d’euros pour permettre à chaque commune fortement sinistrée de racheter et de démolir certains immeubles. A Verviers, où selon une étude quartier durable il faudrait raser 130 logements, on trouve cette somme nettement insuffisante. Les élus communaux réclament de meilleures indemnisations.
"Les premières estimations pour une trentaine de maisons sont déjà à 4,8 millions d’euros. Il nous manque donc déjà plus de 2 millions d’euros pour la trentaine de maisons déjà identifiées. Et il en reste encore 100. C’est problématique. A la fois, parce que nous, la Ville, on n’a pas l’argent pour prendre tout cela à notre charge. Et parce que, pour les personnes sinistrées, selon l’étude, leur maison doit être démolie, ce qui signifie une perte de valeur importante. C’est une double peine pour ces citoyens qui ont déjà été sinistrés", réagit Muriel Targnion, bourgmestre de Verviers
Pour certaines localités comme Pepinster ou Theux, l’enveloppe semble suffisante, mais pour Verviers, 5 fois plus peuplée, elle est trop étriquée. "Depuis les inondations, hormis une fois, toutes les enveloppes de la Région Wallonne ont été divisées à la même hauteur pour toutes les communes. Or même si certaines communes ont été fortement inondées selon la proportion de la population, il y a eu par exemple 500 maisons inondées à Limbourg et 3500 à Verviers. Il y a donc plus de frais dans les plus grosses communes car il y a eu plus de personnes inondées tout simplement. On divise les enveloppes qui ne sont déjà pas très grandes et on ne répartit pas cela comme il faut", note Muriel Targnion.
Une motion a été votée à l’unanimité lundi soir au conseil communal. Le PTB Verviétois, à l’initiative de cette motion, réclame donc plus d’argent...mais aussi plus de clarté vis-à-vis des sinistrés.
"Si on doit casser une maison dans les travaux de reconstruction de la vallée, on doit d’abord être certain que c’est indispensable de casser cette maison mais surtout on doit considérer que cette maison est habitée, qu’il y a dedans une famille qui a été victime des inondations et qui a le droit d’être relogée dignement", insiste Làszlò Schonbrodt, conseiller communal PTB. Et d’ajouter: "On nous dit aujourd’hui qu’on va casser des maisons pour pouvoir reconstruire les berges selon des études qui ont été réalisées. Or ces études, elles ne sont pas terminées. Aujourd’hui, on n’a pas les résultats définitifs. Ils ne sont pas publics. On ne peut donc pas juger si c’est indispensable de casser ou pas. Les familles victimes des inondations se reconstruisent. Elles ont travaillé dur, elles donnent tout ce qu’elles peuvent. Si on doit casser leur maison, il faut être sûr de ce qu’on fait. On veut donc que les études soient publiques pour être certain que ces maisons ont un intérêt à être détruites."
La motion sera envoyée dans les prochains jours à la Région Wallonne. Ce qui inspirera peut-être d’autres communes sinistrées. (Renaud Collette)