Ces dernières semaines, une vague d’annulation d’événements fait rage dans le milieu du sport. Trails, courses VTT, run&bike, tous ces événements sportifs constatent une baisse d’inscription. À Spa, une course organisée par le centre sportif Warfaaz dénote, elle s’appelle "Until The End".
Courir un maximum de boucles de 6,706 km en 1 heure, voilà le défi qui attend nos sportifs du jour ! À l’Until The End, Ils sont 131 à franchir la ligne de départ. "Le but du jeu, c’est de tenir le plus longtemps et d’être le dernier homme debout, pour reprendre le nom du concept. Ce n’est pas le plus rapide qui va gagner, c’est le plus endurant, celui qui ira au bout de lui-même" explique Joffrey Wuidar, l’organisateur de l’Until The End.
Un autre challenge !
Le format Backyard Ultra change radicalement d’un trail habituel. À la clé de ce défi, une place dans l’équipe nationale pour le championnat du monde aux Etats-Unis. Pour ça, il faudra faire 30 tours ! "J’ai la chance d’avoir eu un coach qui m’a préparé depuis 4 mois pour sortir de ma zone de confort. C’est 4 mois de préparation à fond, on verra ce que ça va donner" indique Raphaël, un habitué des Backyards. "Zéro préparation spéciale ! On va marcher le plus possible pour s’économiser et durer le plus longtemps possible" répond Benjamin. "On est à trois, donc on va essayer de maintenir le même rythme. Tant qu’ils n’abandonnent pas, je ne vais pas abandonner ! C’est mon esprit de compétition" s’exclame Honorine, venue avec deux amis.
Les trails, c’est dépassé ?
Peut-être que les coureurs préfèrent ce genre de challenge aux trails traditionnels... "Je pense que c’est un événement hors norme qui commence à attirer et à convaincre les traileurs" affirme Joffrey Wuidar. "Je pense qu’il y a trop de trails aux mêmes dates. "Tout le monde se disperse et ça va dans tous les sens" songe Benjamin. "Je pense qu’avec le covid, les gens sont plus réticents. Il y a eu beaucoup d’annulations, un manque d’entraînement... Les gens se sont peut-être un peu démotivés" ajoute Delphine, une habituée des trails.
Aujourd’hui, le constat, il est clair : les coureurs ne se pré-inscrivent plus, ils préfèrent l’inscription de dernière minute. Et ce n’est sûrement pas la seule explication. "Pour ma part, il y a d’autres raisons, comme celle du budget. Les participants à mes événements viennent, à 66 %, d’ailleurs que la Province de Liège. Donc si on ajoute à l’inscription, le carburant, les consommations, ça peut effrayer certaines personnes" explique l’organisateur d’événements Patrice Collette.
"On ne s’y attendait pas..."
Les organisateurs aussi doivent faire attention à leur budget. Trop d’argent est mis en jeu pour compter uniquement sur les inscriptions sur place. "Je pense que les gens ne sont pas tous conscients de ce problème... Il faut qu’on paye plein de choses avant le jour J. On a donc besoin d’avoir une idée du nombre de coureurs, grâce aux pré-inscriptions, pour évaluer la faisabilité. On ne peut plus se permettre de perdre de l’argent" déclare Jean-Marie Marquet, organisateur du trail de la nuit de mai à Stavelot.
Envies et habitudes des sportifs ont changé ces derniers temps. Focus sur la nuit de mai. L’année passée, c’était 380 pré-inscrits, ils étaient alors forcés de fermer les inscriptions compte tenu des restrictions sanitaires. Cette année, à la grande surprise des organisateurs, ils ne comptaient que 49 pré-inscriptions. "On est dans une période où tout le monde essaye de se relancer. On se retrouve avec 4 organisations en même temps que nous, ce qui n’était jamais arrivé. Aujourd’hui, on regarde au niveau financier aussi. On fait du co-voiturage, on dépense moins après. Tout ça impacte dans la décision de s’inscrire" explique Jean-Marie Marquet.
L’espoir est toujours là
Selon ChronRace et UltraTiming, la fréquentation des événements sportifs chute de 70 % cette saison. Un chiffre qui n’est pas rassurant, mais les organisateurs ne perdent pas espoir ! "Moi, je pense que ça va petit à petit se remettre sur des rails. Lorsque les gens auront compris que les organisateurs ont des contraintes à organiser ça en dernière minute, en voyant les annulations, ils vont s’inscrire à l’avance" soutient Patrice Collette.
Une chose est sûre, c’est que les sportifs sont toujours là pour relever des défis de plus en plus fous ! Samuel Dubois en est la preuve : il remporte l’Until The End avec 26 tours au compteur, soit 174 kilomètres. (A.Millet)