C’est une réalité que connaissent les grandes villes et Verviers n’y échappe pas. Les dépôts sauvages sont de plus en plus nombreux. Pour lutter contre ce phénomène, des agents de la Zone de Police Vesdre avaient effectué en février et mars dernier, des opérations de surveillance d’endroits problématiques et pris des auteurs en flagrant délit. Ce mardi, place à une nouvelle action de nettoyage dite coup de poing dans le quartier de Hodimont.
Audrey Degrange
Le rond-point Damseaux, c’est l’un des gros points noirs du quartier de Hodimont. Chaque semaine, ce ne sont pas moins de 600 à 900 sacs qui sont ramassés par les services de la Ville alors que le conteneur fonctionne. Des dépôts sauvages qui ont le don d’agacer l’échevin de l’Environnement à tel point qu’il avait aujourd’hui sorti sa chasuble et ses gants. «Oui, il faut le faire avec les équipes, on avait annoncé qu’on démarrait les actions coups de poing dans le cadre du plan propreté et ça démarre aujourd’hui et ça va continuer jusqu’à ce qu’on arrive à endiguer ce phénomène dépôts sauvages et cette incivilité que je ne supporte plus ! »
Dans cette benne, 8m3 de crasses s’entassent en à peine quelques minutes. Ce qu’on y trouve est assez sidérant. « Des dépôts manifestement faits par des commerçants, on sent qu’il y a des restes de légumiers, des boulangeries. Il y a des dépôts faits par des gens et il y a vraiment de tout, des pneus, des cours d’enfants, un siège auto, des restes de bagnole, c’est complètement dingue, s’insurge Jean-François Chefneux. C’est profondément un incivisme et dans ce que vous voyez au quotidien dans les dépôts, quand vous fouillez, vous vous rendez compte que ce n’est pas un problème d’incompréhension, c’est un doigt d’honneur qu’une série de personnes fait à la société en disant « ramassez nos crasses, c’est un peu trop compliqué pour nous » et ça, il n’y a qu’une seule méthode c’est de rappeler que force doit rester à la loi, on doit sanctionner. »
Pour ça, il faut des preuves, entre alors en scène l’agent constatateur. « Nous fouillons les sacs afin d’essayer de trouver des preuves des auteurs présumés. Soit on gagne, soit on perd mais bien souvent on trouve, révèle François-Xavier Cuvelier, Agent constatateur Service Environnement – Ville de Verviers. Le sentiment par contre, c’est qu’on a plus l’impression de reculer qu’avancer. Je pense que les gens ne comprennent pas la manière de trier au niveau des déchets. On constate de plus en plus que rien n’est trié dans les sacs et c’est bien triste. »
Aux fouilles et plaintes des riverains viendront très prochainement s’ajouter tout un système de caméras pour identifier un maximum d’auteurs. Et l’échevin prévient, les amendes seront salées. « C’est 350 euros le premier dépôt, 700 le deuxième. Et on va ajouter à tout cela, le coût pour la Ville. Par conséquent, on refacturera l’ensemble des heures de travail. On peut vite monter à quelques centaines voire des milliers d’euros. On appliquera en plus une politique de tolérance 0 c’est-à-dire qu’on ira chercher chez les gens ce qui leur fait mal à savoir la bagnole, la mobylette, la télé. A un moment donné, mince, on doit serrer la vis. »
Deux autres actions coup de poing sont déjà programmées dans d’autres quartiers de la Ville. Une mobilisation des forces vives qui s’accentuera partout où des problèmes seront constatés.