Verviers vient de tester un modèle de participation citoyenne innovant. Coût de ce projet pilote unique en Wallonie 100.000 euros dont 80% financés par la Région. C’est l’ULiège qui a mis au point la méthodologie et accompagné la ville ainsi que les citoyens dans cette démarche démocratique.
Il y a un an, la Ville de Verviers et l’Université de Liège présentaient officiellement le modèle de participation citoyenne qu’elles allaient ensemble mettre sur les rails dans l’optique de renforcer le rôle des citoyens dans le choix et la conception des projets à réaliser au sein de leur quartier. Une approche innovante et originale puisque contrairement au modèle de participation citoyenne traditionnelle, les citoyens ont été ici tirés au sort. 2000 ont reçu une invitation pour tenter l'aventure et près de 4% ont répondu positivement.
On est arrivé à 75 participants au total - nous précise Clémentine Schelings, chercheuse à la Faculté des Sciences Appliquées (Uliège) -. Je rappelle que cela reste des personnes qui se sont quand même portées volontaires et donc même si elles ont été tirées au sort on ne touche pas forcément toute la population de Verviers dans son ensemble mais on a atteint une représentativité suffisante en termes d'âge, de genre et de quartier de résidence ce qui était l'objectif qu'on s'était fixé.
Ces citoyens ont été répartis dans trois organes participatifs : deux assemblées citoyennes qui ont chacune travaillé sur des thématiques diverses comme par exemple la végétalisation du quartier de Hodimont et un conseil participatif permanent . C’est lui qui avait la mission de décider des thématiques à mettre sur la table des assemblées afin que celles-ci puissent dégager des propositions concrètes et réalistes lesquelles étaient ensuite soumises au collège communal.
Au terme de cette expérience et à l’aube d’une nouvelle mandature, quel est l’avenir de ce projet pour lequel la ville aura tout de même investi plus de 19.000 euros…
La question de savoir ce qu'on en fait reste une question politique - affirme Jean-François Chefneux, Echevin de la participation citoyenne (Verviers)-. Mais surtout j'espère qu'une fois les élections passées , ceux ou celles qui seront aux commandes ne feront pas de ce projet, le projet d'une majorité ou le projet d'un homme mais un projet collectif et construit de manière sérieuse et donc du coup de l'utiliser!
L’application de ce modèle de participation citoyenne peut-il être vu comme une manière de réduire le fossé qui se creuse entre citoyens et politiques ?
Moi je veux y croire - nous dit Alain Quoidbach , membre du Conseil participatif -. Sans ça, je crois qu'on va dans le mur. Ce divorce entre les politiciens et les citoyens ça me préoccupe. C'est pour ça que je me suis dit qu'il fallait participer. Il faut tenter d'apporter ce que l'on peut modestement apporter. Donc oui, j'y crois!
Accorder les points de vue est quelque chose de compliqué - poursuit Jean-François Chefneux - et cette complexité elle doit être partagée. C'est ça l'intérêt de la participation citoyenne. Le fossé est là, le dialogue doit se retrouver et pour dialoguer il faut prendre le temps, il faut s'écouter ... Il faut être capable de respecter ce que l'un et l'autre disent.
Cette participation citoyenne taillée sur mesure est une première en Wallonie. Les mois qui viennent nous diront si elle a oui ou non de l’avenir à Verviers!