Une majorité d'écoles étaient toujours à l'arrêt ce mardi. Avant de rejoindre la manifestation à Liège, les enseignants de l'arrondissement ont débuté leur journée par une distribution de tracts au rond-point de Battice, dès 7h30.
Drapeaux, pancartes et surtout tracts à la main, ils sont plus d'une centaine d'enseignants ce mardi matin au rond-point des vaches de Battice à sensibiliser les conducteurs des véhicules. Beaucoup étaient déjà lundi à Bruxelles et partiront ensuite pour manifester à Liège.
Ils dénoncent notamment la fermeture des septièmes années dans l'enseignement qualifiant. "Moi, j'enseigne dans l'enseignement qualifiant et nos 6ème Esthétique, elles ont appris en plein cursus qu'elles ne pourraient pas faire une 7ème. Elles sont vraiment en colère et cela provoque une grosse démotivation de nos élèves », explique Jennifer Ernst, enseignante à Verviers.
"Les nominations, créées pour faire face à l'extrême droite"
En ligne de mire aussi la suppression de la nomination remplacée par un contrat à durée indéterminée. "Le statut, il est arrivé en 1937, face à la montée de l'extrême droite en Belgique et en Europe, pour protéger les fonctionnaires et l'autonomie des gens et permettre à l'Etat de continuer de fonctionner. En 2025, on n'est pas très loin de cette situation-là. L'extrême droite, elle est toujours là. Je ne comprends pas qu'on veuille moderniser notre statut alors que les périls sont peut-être forts semblables", explique Céline Roussel, enseignante de physique à Verviers.
La Fédération Wallonie-Bruxelles endettée
Reste que la Fédération Wallonie-Bruxelles manque de moyens. Elle emprunte à 20 ans pour payer une partie de son personnel. « Ici, on vient rechercher quelques dizaines de millions dans l'enseignement où on va avoir 3 % de pertes d'emploi soit 500 équivalent temps plein dans l'enseignement, des élèves qui n'auront plus accès à certaines 7ème de l'enseignement qualifiant, un certain nombre de réductions de périodes qui permettent d'organiser l'école.. Tout ça, ce sont effectivement des problèmes financiers de la Communauté française, mais je pense qu'on prend le problème du mauvais côté : on vient rechercher de l'argent dans l'école alors que l'école, c'est un investissement pour le futur, c'est un investissement pour nos enfants », rétorque Fabien Crutzen, Permanent CSC Enseignement Liège-Verviers.
Les profs demandent une vraie négociation
Ces mesures ont mis le feu aux poudres, mais la colère gronde depuis longtemps dans le secteur de l'enseignement au niveau de la taille des classes ou des conditions de travail. Les notes de préparation du prochain gouvernement fédéral qui prévoient la fin de la carrière anticipée des enseignants et la perte de 300 à 500 euros pour leurs pensions ne devraient pas arranger les choses... Une vraie négociation peut-être...