La fièvre catarrhale ovine, plus communément appelée "maladie de la langue bleue", peut-être en avez-vous déjà entendu parler? Cette maladie virale est de retour en Wallonie. Notre région n'y échappe pas. Elle touche les bêtes, les moutons en particulier. Plusieurs sont déjà morts, d'autres vont mourir dans les prochains jours. On parle de la plus grosse attaque de ces 30 dernières années.
Bernard Crouquet, éleveur amateur de Pepinster depuis 28 ans, a fait appel au vétérinaire. Son mouton montre des signes de faiblesse anormale. Il craint que son mouton ne soit atteint de la maladie de la langue bleue, une maladie mortelle pour les moutons. "C'est ma voisine qui m'a alerté de la présence de cette maladie", explique Bernard Crouquet. "J'ai regardé mon troupeau et, effectivement, il y en a un qui s'isole depuis un jour et semble faible, mal en point. J'ai appelé le vétérinaire et, malheureusement, il m'a confirmé qu'un de mes moutons est touché", déplore l'éleveur amateur.
La maladie de la langue bleue, la fièvre catarrhale ovine de son vrai nom, est une maladie virale. Elle ne représente aucun danger pour l'être humain. Elle touche uniquement les ruminants, principalement les bovins et les ovins. Les cas explosent un peu partout dans la région depuis plusieurs jours. Ce vétérinaire est sur le pont du matin au soir. "Cela ne s'attrape pas directement. Il y a un insecte vecteur qui est le Culicoide. C'est un moucheron piqueur qui va d'animal en animal, de troupeau en troupeau et leur transmet le virus. C'est surtout les moutons les plus touchés. Il y a aussi les bovins qui en souffrent, particulièrement les bovins laitiers. Puis aussi les chèvres mais dans une moindre mesure", détaille Jean-Philippe Demonty, vétérinaire de la région.
Fièvre, boiterie, manque d’appétit, salivation excessive, gonflement et bleuissement de la langue, les symptômes sont multiples. Il s'agit du sérotype 3 de la fièvre catarrhale. Un virus originaire des pays tropicaux et subtropicaux. Son arrivée chez nous est récente...et sa propagation soudaine n’est pas due au hasard, la météo de ces derniers jours a joué un rôle important. "Vu les conditions climatiques propices à la prolifération des insectes, ces moucherons prolifèrent et sont allés piquer un grand nombre de moutons. Dans le Pays de Herve par exemple, plus de 95% de fermes et d'élevages sont contaminés", constate avec tristesse Jean-Philippe Demonty.
C'est la plus grosse épidémie du genre sur les 30 dernières années. La situation étant alarmante, une vaccination d'urgence est mise en place. Mais le vaccin n'est pas directement efficace. "Il faut une quinzaine de jours pour que le mouton ait une immunité correcte. Puis le vaccin va les protéger mais pas à 100%", précise le vétérinaire.
Rien que dans notre région, on comptabilise déjà 20 à 30% de moutons déjà morts ou qui vont décéder dans les jours à venir. Une perte sentimentale et économique pour tous les éleveurs.