Comme tous les jours, Jérôme Brédo s’occupe de ses 320 vaches laitières. Des vaches qui sont nées au sein de son exploitation, à Jalhay, et auxquelles il est particulièrement attaché.
Malheureusement, 111 de ses vaches sont contaminées par l’IBR, une maladie respiratoire. Elles auraient dû être abattues pour ce 31 décembre suite à une nouvelle réglementation visant à éradiquer la maladie. Une maladie qui pose problème pour exporter dans certains pays étrangers. "C’est une maladie qui fait peur sur papier : risque d’avortement, risque de soucis respiratoire chez les petits veaux. On n’a jamais été confronté à ça. Sans prise de sang, on ne le saurait même pas. Je trouve que l’on doit adapter les lois aux circonstances du moment", lance l'agriculteur.
Mais pour lui, hors de question d’abattre ou plutôt, de se séparer d’1/3 de son troupeau. Un troupeau qu’il estime être en parfaite santé. Ce Jalhaytois est donc en infraction depuis ce 31 décembre. "L’AFSCA va venir sur la ferme, la bloquer. Les veaux mâles qui devaient partir dans des infrastructures adaptées devront rester ici. Ça sera un coût supplémentaire pour nous. Le lait et la viande pourront continuer à partir comme si de rien n’était. Encore une preuve qu’il n’y a aucun souci dans le lait. Ça sera des démarches administratives, plus de contrôles, et on verra comment ça ira. On ne sait pas ce qu’il se passera après… On attend de voir les directives d’après".
Un avenir incertain
Pour renouveler son troupeau, Jérôme Brodé devrait débourser quelque 300.000 euros. Mais au-delà de la perte financière, il déplore surtout la perte sentimentale. "D’un côté psychologique, ce sont nos animaux. Ils sont tous nés ici. On s’y attache. Elles font partie de la famille. Nous retirer 1/3 du troupeau sans raison valable, je ne trouve pas ça justifié. Il y aurait des raisons sanitaires pour l’être humain, je ne discuterai pas. Mais là, il n’y a aucun symptôme. Je refuse d’abattre mes animaux. Si je veux encore me regarder dans une glace, je ne dois pas les laisser partir, je dois continuer à me battre", conclut-il.