Retrouver un budget à l’équilibre d’ici 2027, c’est l’objectif de la Ville de Verviers. Pour se faire, elle doit définir un nouveau plan de gestion et prendre toutes une série de mesures dont certaines s’annoncent déjà comme impopulaires.
Audrey Degrange
Des finances dans le rouge, le phénomène n’est pas propre à Verviers. Il touche de nombreuses communes wallonnes. Crise sanitaire, inondations, inflation, augmentation du prix de l’énergie ont fini de plomber des budgets dont l’équilibre ne tenait déjà plus qu’à un fil... Conscient des difficultés rencontrées, le gouvernement wallon a mis en place un plan Oxygène. « C’est le propre des toutes les villes en Wallonie qui doivent avoir de nouveau recours au CRAC, explique Alexandre Loffet, Echevin des Finances. Nous avons de plus de charges que les petites communes et les impacts sont plus élevés chez nous. Ceci dit, cela fait depuis 2019 que je dis que des mesures de gestion fortes doivent être prises à la Ville de Verviers. Cela m’a valu toute une série de problèmes avec une série des bourgmestres d’autres communes qu considéraient qu’on devait payer à leur place ou au CPAS notamment. Aujourd’hui, on voit qu’il faut une série de mesures pour rétablir l’équilibre dans 30 ans. »
Pour conserver ce soutien wallon, les autorités communales doivent prouver qu’elles vont pouvoir rembourser les emprunts déjà contractés et être à l’équilibre d’ici 2027. Ville et CPAS doivent donc d’ici 5 ans faire des économies chiffrées à hauteur de 16 millions d’euros. Un plan de gestion avec de nouvelles mesures doit donc être mis en place avec comme balise la promesse de ne pas augmenter les impôts ni de toucher au personnel communal. «On ne fait pas de licenciement mais on doit diminuer la masse salariale. Donc, on prévoit une économies récurrente de 188 mille euros. Nous avons 9 départs à la pension qui ne seront pas remplacés. Il y aura aussi une diminution de moitié dans les cabinets d’échevins pour renforcer l’administraiton."
De nouvelles taxes devraient également faire leur apparition. Comme la taxe parking déjà largement critiquée car jugée injuste. « Ce qu’on essaye c’est d’être le plus juste possible. Aller augmenter la pression sur les salaires des Verviétois alors qu’on sait qu’on a un gros problème de paupérisation, je ne pense pas que ce serait beaucoup plus juste », justifie Alexandre Loffet.
270 mille euros, c’est ce que cette redevance rapporterait par an. Une exonération serait toutefois possible pour ceux qui rendraient leur parking perméable. Des mesures sur le logement seront aussi d’application tout comme une taxe séjour sur les nuitées. Elle devrait permettre de ramener à la Ville quelques 40 mille euros chaque année. Le coût du stationnement en centre-ville lui ne devrait pas augmenter. Conscient de l’impopularité de ces mesures, Alexandre Loffet estime aujourd’hui ne plus avoir le choix. La Ville affiche déjà un déficit de 5 millions d’euros. C’est soit stopper l’hémorragie ou aller directement droit dans le mur.