Un couple de Verviétois était accusé de malnutrition et de manque de soins envers leurs…5 enfants, de maltraitance envers eux et aussi d’exhibitionnisme à leur égard. Toutes choses qu’ils niaient, malgré les dépositions implacables de trois des enfants en âge de témoigner. Ils ont été condamnés tous les deux à deux ans de prison ferme.
Jonathan (31 ans) et Hélène (32 ans) ont eu ensemble cinq enfants, dont les trois aînés ont 11 ans, 7 ans et 5 ans. Lorsque les policiers débarquent chez eux à Verviers, ils trouvent un véritable capharnaüm. La description qu’ils en font est épouvantable : sol collant sous les pieds, des déchets partout, une odeur pestilentielle qu’ils percevaient malgré le port d’un masque, des mouches partout, des excréments de chat jusque dans les vêtement, bref le chaos partout.
Mais le pire vient des déclarations des trois aînés, qui tous les trois décrivent absolument la même chose : ils n’avaient à manger qu’une fois par jour, et encore, le plus souvent du pain sec voire rassis, parfois jeté par terre. Et qu’ils devaient dormir par terre. Ils disent aussi qu’ils devaient faire le ménage, qu’ils étaient régulièrement rossés, parlent de coups de pieds au visage, de retournement de poignet, de coups de ceinture, et même d’étranglement, que papa tapait fort. De nombreux hématomes relevés sur leur corps en témoignent. Ils décrivent aussi avec précision le processus de consommation de cocaïne de leurs parents. Et comme si ce n’était pas suffisant, ils racontent aussi que ceux-ci ne se gênaient pas pour accomplir l’acte sexuel devant eux.
Juste un peu de négligence
Devant le tribunal où il avait comparu libre, Jonathan réfutait à peu près toutes ces accusations, admettant juste un peu de négligence et un certain laisser-aller. Mais de la maltraitance, en aucune façon. Ils avaient à manger tous les jours, et avaient chacun leur lit. Fumer devant eux ? Jamais de la vie, même pas une cigarette. Des coups ? Juste une fessée, de temps à autre. Mais ils se battaient beaucoup entre eux, d’où les hématomes. Et les scènes de sexe en leur présence ? Jamais, même s’il leur est arrivé de pousser le porte de notre chambre pendant l’acte. Ils se faisaient engueuler, et c’est tout. Hélène pour sa part avait décliné exactement le même refrain, admettant juste que c’était le bordel chez eux. Mais c’est tout. Les traces de coups sur les enfants, c’est parce qu’ils se battent entre eux. C’est la même réponse pour les scènes de sexe. Elle ne consomme pas et n’a jamais vu Jonathan consommer. « Si les enfants disent ça, c’est parce que quelqu’un leur a dit de le dire et leur a fourré ça en tête »
Un dossier terrifiant
Mme Herman, ministère public, et Me Peutat, partie civile, avaient évoqué toutes les deux un dossier terrifiant, décrivant l’enfer dans lequel les enfants vivaient au quotidien. Il faut l’avoir vécu pour dire des choses aussi précises, ils n’avaient aucun intérêt à inventer. Les parents ne présentent aucun signe de remise en question, en étant dans un déni manifeste. Mme Herman avait réclamée deux ans de prison pour chacun d’eux. C’est la peine finalement prononcée par le tribunal : deux ans de prison ferme.