Christian (55 ans) était accusé devant le tribunal correctionnel de viol sur Marianne (prénom d’emprunt), 12 ans, la fille de Jeannine (idem) avec qui il était marié à l’époque des faits, entre 2019 et 2020. Comparaissant libre devant le tribunal, il contestait ces accusations. Il risquait pourtant 5 ans de prison ferme, mais le tribunal l’a acquitté au bénéfice du doute.
« Cela ne se passait pas très bien entre Marianne et moi. Elle ne supportait pas la séparation de ses parents, et a même voulu se suicider après le départ de son père. Avec moi, elle faisait toutes sortes de choses qui ne me plaisait pas, comme par exemple refusait d’aller à l’école ou ne voulait pas manger avec nous. Un jour, son père a débarqué en m’accusant d’attouchements sur sa fille. J’ai protesté en disant à sa mère : c’est elle ou c’est moi ! Et c’est moi qu’elle a choisi, mettant sa fille à la porte, qui est partie chez son père. Voilà ce qu’elle cherchait, et c’est pour ça qu’elle a tout inventé, pour pouvoir aller chez son père. Elle m’a écrit par la suite qu’elle regrettait ce qu’elle avait dit, mais je n’ai plus les lettres car sa mère les a reprises lorsqu’on s’est séparé» avait expliqué Christian.
Me Dumont, l’avocate partie civile, évoque l’innocence brisée d’une gamine d’à peine 12 ans et des cicatrices durables que de tels faits entraînent, avec notamment une scolarité qui a plongé. Elle dit aussi toute la détresse d’un père, qui avait été averti par un ami français de sa fille à qui elle s’était confiée, et qui avait confiance en Christian, étant même content que ce soit lui qui prenne sa vie en charge. Le papa avait pris à son tour al parole : « C’est dur pour un père ces choses là. Il ne devrait pas avoir de pitié pour des gens comme ça ».
Double peine
Mais pour Mme Herman, ministère public, Marianne a subi une double peine, par les faits d’abord, et puis pour avoir été rejetée par sa mère et par ses sœurs. Et pourtant, elle est mesurée dans ses accusations. Si elle a écrit qu’elle était désolée, c’est d’avoir révélé leur secret, pas du tout l’aveu qu’elle a menti. Elle réclamait 5 ans de prison ferme.
Pour Me Géréon, son avocate, il est étrange que la plainte ne soit déposée qu’en avril 2021 alors que le père était au courant depuis août 2020. Elle signalait aussi que le père a révélé au cours de l’enquête que Marianne aurait déjà subi un viol de la part d’un voisin alors qu’elle avait 10 ans. Enfin, elle invoquait un sms de Marianne à Christian disant « Je suis désolée, j’espère que tu me pardonneras et que tu me reprendras », ce qui pour elle est l’aveu d’un mensonge. Elle demande donc son acquittement.
Ce qu’elle a finalement obtenu, le tribunal déclarant les préventions non établies et donc acquittant Christian au bénéfice du doute .