Deux hommes sont accusés de viols sur des fillettes âgées de 6 à 9 ans au début des faits, en été… 2017 ! Deux dossiers distincts car leurs supposées victimes sont différentes, sauf qu’elles appartiennent toutes à la même famille. Et que les deux hommes se sont dénoncés l’un l’autre.
L’un risque 6 ans de prison, l’autre 4. Mais ils nient tous les deux énergiquement ce qu’on leur reproche. Commençons par Otto (prénom d’emprunt) 43 ans, accusé du viol de Sheila (idem) 8 ans à ce moment, qui décrit deux scènes explicites. L’homme fréquentait les parents de Sheila, chez qui il cachait de la drogue. « Jamais ! Je ne me suis jamais trouvé seul avec leur fille, et je n’ai pénétré dans sa chambre. C’est une invention de la famille qui s’est mis d’accord pour m’accabler suite à des propos du grand-père. Pourquoi ? Je ne sais pas, peut-être parce que j’ai arrêté la drogue suite à mon incarcération pour ce motif. Je ne suis pas un psychopathe » se défend-il véhémentement en admettant avoir eu une relation intime avec la mère de Sheila. Et de sortir un argument qu’il croit en béton. « A cette époque, j’étais en Sicile dans ma famille ». Sauf que rien ne le prouve, et même des éléments permettent d’en douter.
Entendue, la mère dira qu’elle a vu sortir Otto de la chambre de sa fille, et que la seule relation qu’elle a eue avec ce dernier lui a été imposée dans les escaliers de l’immeuble.
Il régnait en maître dans le quartier
Pour la partie civile, quel intérêt aurait cet enfant à décrire des scènes avec des détails qu’on ne peut inventer à 8 ans, alors qu’Otto était un ami de son papa ? Cette gamine a désormais peur des hommes, a pris beaucoup de poids après les faits, et a été rejetée et maltraitée à l’école. Même avis de Mme Hortelan, ministère public, qui décrit un individu régnant en maître dans le quartier, et met en doute son absence au moment des faits, disant qu’il a pris plutôt la fuite à la suite des accusations portées contre lui. Elle réclame 4 ans de prison, alors que la défense avance l’absence de preuves, des dépositions imprécises et pleines de contradictions pour réclamer son acquittement
Un papy aux propos obscènes
Et puis, il y a le cas de José (prénom d’emprunt) 74 ans, le grand-père de deux autres gamines de la même famille au sens large. En accusant Otto, il s’est pris en volée de retour de sa part l’accusation de faits de mœurs sur Odile (idem) 6 ans et Marianne (idem), 9 ans, qui toutes deux décrivent des scènes plus que litigieuses. « Au point qu’Odile a tenté de se suicider, et souffre encore de problèmes graves » précise Me Paulina Dandenne, partie civile.
José n’est pas là pour se défendre, car il est depuis 2 ans en maison de repos pour raisons de santé. Mais il peut compter sur son avocat Me Van Nuffel pour crier son innocence, au moins au bénéfice du doute. « Même s’il tenait des propos graveleux voire obscènes, qui n’offusquaient personne ». Ce qui n’est pas le cas de Me Hortelan, qui réclame pas moins de 6 ans de prison. Jugement dans un mois.