Un habitant de la région malmédienne est accusé devant le tribunal correctionnel de harcèlement après avoir envoyé à son ex des milliers de message en peu de temps dans l’espoir de la reconquérir.
Steve et Solange (prénoms d’emprunt) habitant la région malmédienne et qui ont trois enfants ensemble vivaient une situation conjugale compliquée, surtout depuis que leur fille aînée avait déposé plainte contre son père pour des faits de mœurs qui se sont révélés faux, l’affaire étant d’ailleurs été classée sans suite. Mais le mal était fait, la situation du couple se dégradant au point d’en arriver à une séparation en octobre 2022.
Une séparation que Steve ne comprendra pas et supportera encore moins. Alors il se met à envoyer des messages à son ex dans l’espoir de se rabibocher avec elle. « Par milliers, un vrai bombardement » souligne le juge Defechereux devant qui il comparaît pour harcèlement. Le Parquet calculera que sur une seule période de 20 jours, il lui enverra 1.781 messages, soit 85 par jour, ou encore un message toutes les 16 minutes !
En prison pour cette avalanche de messages
« J’ai mal agi, mais je ne comprenais pas qu’on m’enlève mes enfants. La séparation m’a surpris. Un soir je suis rentré du travail, les enfants et ma femme n’étaient plus là ! J’ai gardé l’espoir que ça s’arrange, je ne me rendais pas compte du nombre de messages que j’envoyais. Je ne pouvais pas m’en empêcher et surtout je n’ai jamais cru que cela pouvait m’envoyer devant un tribunal. »
Et encore moins en prison, où cette avalanche de messages l’a finalement conduit. Ce n’est pas faute d’avoir été averti pourtant, d’abord par la police, puis deux fois par la juge d’instruction, mais il recommençait le jour même ! A la troisième, elle l’a envoyé en prison, où il est resté une quinzaine de jours. « Cela m’a fait réfléchir » admet-il. Depuis lors, il a cessé tout contact avec Solange, refait sa vie avec une nouvelle compagne, a un boulot. Il voit ses deux garçons une fois par mois, mais plus du tout sa fille.
Dans ses messages, il l’appelait « mon coeur »
Mme Voisin, ministère public, a du mal avec son affirmation quand il dit qu’il n’avait pas compris la portée de ce qu’il faisait, puisque dans quelques uns de ses messages à son ex, il disait lui-même qu’il risquait la prison en lui écrivant. En fait, il n’a pas accepté la séparation et lui faisait un chantage affectif. Elle réclame un an de prison.
Pour son avocat, Me Wynants, il n’a pas fait ça dans le but de pourrir la vie de son ex, ce qui est le fondement du harcèlement, mais était sincèrement convaincu qu’il y avait moyen de recoller les morceaux. La preuve, c’est que dans tous ses messages, il l’appelle « mon cœur ». La séparation d’avec elle et ses enfants n’était pas tenable pour lui, il en était malade. Mais c’est maintenant un épisode du passé. Pour l’avocat, la peine qui lui conviendrait le mieux, c’est une peine de travail, ce qu’il suggère. Jugement dans un mois.