C’est une histoire assez hallucinante qui s’est retrouvée devant le tribunal correctionnel : un homme de 55 ans est tombé amoureux d’une jeune femme d’une vingtaine d’années sans jamais la rencontrer, suite à une vente de vêtements sur internet. Dès lors, il va la harceler pendant quatre ans, tellement qu’elle tentera de se suicider ! Il risque pour cela un an de prison !
Serge et Brenda (prénoms d’emprunt) ne se connaissaient pas du tout lorsqu’ils se sont contactés sur Internet suite à une annonce pour la vente de vêtements. Et Serge est tombé amoureux de Brenda sans doute rien qu’en regardant sa photo de profil. Et dès lors, pendant quatre ans, il va la harceler en inondant les réseaux sociaux de messages du genre « je te veux pour le restant de mes jours », ce que la juge appellera une véritable traque. Il publie des photos d’elle, de son habitation, de son lieu de travail, où même il lui envoie des fleurs. Il va même jusqu’à lui envoyer des virements d’un centime avec en communication des mots d’amour. Messages auxquels Brenda ne répond évidemment pas, et même dépose plainte à deux reprises, se disant traquée, suivie, prise en photos. Les mises en garde formulées par les policiers n’ont pas suffi à arrêter Serge, qui n’arrête pas son comportement pour la cause. « Je n’ai pas tilté à ce moment-là » dit-il.
Devant le tribunal où il comparaît pour harcèlement, il se dit désolé de la tournure que cela a pu prendre. « Je n’avais pas du tout l’intention de lui nuire, juste lui déclarer ma flamme, car j’étais amoureux. J’étais en recherche d’affection, mais comme je suis en total confiance en moi, je n’ai jamais osé l’aborder. J’ai insisté, de manière débile » reconnaît-il. Il n’empêche que la photo de Brenda figure toujours sur son profil Facebook. « Je ne sais pas comment l’effacer »
Un dossier effrayant
Ce qui n’est pas du goût de Me Bertrand Thomas, partie civile, qui décrit l’enfer qu’a connu Brenda, qui s’est coupée de sa vie sociale, et ne se sentant plus en sécurité chez elle, a dû même déménager. Prise d’angoisses, elle vit encore mal cette situation. Elle a même tenté de se suicider, révèle-t-il.
Mme Troisfontaines, ministère public, qualifie ce dossier d’effrayant, dont l’infraction continue encore. Car il s’agit d’une agression grave sur la santé mentale de quelqu’un. Elle réclame pour ça un an de prison.
Son avocate présente un homme complètement isolé, archi timide, qui s’est monté un film en tombant amoureux et en a perdu les pédales. Il suit actuellement un traitement psychologique. Jugement dans un mois.