Un Verviétois de 34 ans, déjà condamné à 4 ans de prison, était poursuivi pour une série d’escroqueries commises essentiellement auprès de son entourage. Il risquait cette fois 6 ans de prison, il écope de 4 ans, dont 2 avec sursis probatoire !
Il a l’arnaque chevillée au corps, ce Michaël Forêt (34 ans), qui avait comparu détenu devant le tribunal correctionnel de Verviers pour un tas d’escroqueries commises au détriment notamment de proches, Ce Verviétois avait déjà été condamné en décembre 2022 à 4 ans de prison, ce qui n’est pas rien, pour le même motif. Mais avec sursis probatoire, c'est-à-dire des conditions à respecter, dont la première est de ne plus commettre d’infraction, une condition qu’il s’est empressé de violer puisqu’il n’a pas fallu deux mois pour qu’il recommence ses arnaques !
Le ministère public a dénombré 9 victimes au total, pour des sommes dépassant au total plus de 20.000 euros. A commencer par sa propre marraine, âgée de 76 ans, dont il a abusé de sa carte bancaire qu’il est accusé d’avoir volée. Il a aussi détourné par fraude informatique son compte en banque sur lequel était versée sa pension, et souscrit un abonnement téléphonique à son nom, un système d’ailleurs utilisé pour d’autres victimes.
Parmi ses victimes figure aussi sa petite amie de l’époque, dont il s’est servi de ses sentiments amoureux et de son état de faiblesse dû à un cancer, pour pomper plus de 4.500 euros sur son compte propre, et près de 6.000 euros sur un compte commun avec sa famille. Ou encore, cette somme de 5.200 versée sur un compte située en Lituanie ouvert en ligne sous un faux nom, car le sien est radié par toutes les banques belges., et qui était destiné à des vacances à l’étranger qui n’ont jamais pu avoir lieu.
Il y a aussi des amis ou connaissances à qui il faisait appel sous prétexte d’être à l’étranger et d’avoir perdu sa carte bancaire. L’un s’est vu délesté ainsi de 350 €, un autre de 940 €. Et encore ce codétenu qui lui avait prêté sa voiture le temps de sa détention plus longue que la sienne, et qu’il a revendue entre-temps.
L’arnaque comme mode de vie
« Bref, votre mode de vie consistait à mettre les autres dans la merde » avait observé le juge André. Ce qu’il admettait « Je suis entièrement responsable ». Et d’invoquer son addiction aux jeux pour expliquer son comportement : « Je ne pouvais pas me contrôler, je me ruinais aux jeux ».
Se référant à sa récente condamnation à 4 ans de prison, Mme Albert, ministère public, évoquait plutôt un comportement répétitif qui dure depuis 2017 et qu’elle qualifiait de manœuvres trompeuses. « Il commet des embrouilles partout où il passe, n’arrêtant pas d’arnaquer son monde, en n’ayant aucun respect pour ses victimes » avait-elle dit en réclamant 6 ans de prison.
La défense de Me Julie Peutat s’était placée sur un plan juridique. « La plupart des préventions sont qualifiées d’escroqueries, ce qui suppose juridiquement des manœuvres frauduleuses. Or le mensonge n’est pas une manœuvre, selon la jurisprudence » disait-elle en demandant son acquittement pour tout ce qui est escroqueries. Pour le reste, comme par exemple la fraude informatique, elle sollicitait une peine de travail.
Un argument que n’a pas retenu le tribunal, estimant les préventions établies. Il a condamné l’arnaqueur à 4 ans de prison, dont deux avec sursis probatoire, car la nécessité de traiter son addiction aux jeux s’impose. Et 8.000 euros d’amende ! Mais il devra sans doute purger d’abord les 4 ans infligés en 2022, puisqu’il n’a pas respecté les conditions du sursis probatoire.