« La Mouche » avec le comédien belge Christian Hecq est au programme de cette 65e édition du Spa Royal Festival. Ce spectacle récompensé par trois Molières en 2020 ouvre ce festival de théâtre décidément pas tout à fait comme les autres de bien belle manière. Rire, drame, horreur, poésie tout y est!
Dans les coulisses du petit Théâtre Jacques Huisman logé dans l’enceinte du Casino, comédiens et techniciens s’activent et se préparent à répéter une dernière fois « La Mouche ». Ce spectacle un tantinet déjanté oscille entre poésie, comédie burlesque ou encore tragédie et s’inspire librement de la nouvelle éponyme de Georges Langelaan écrite en 1957 mais pas seulement, comme nous l'explique Valérie Lesort et Christian Hecq qui signent tous deux l'adaptation et la mise en scène de cette mouche à la fois sordide et jubilatoire.
L’idée est venue parce qu’on avait envie de faire un spectacle un peu "gore". On avait envie de faire peur au théâtre et même de faire des choses un peu dégoûtantes. Ce qu’on a gardé de la nouvelle originale, c’est cette idée géniale de ce savant qui invente une machine à "téléporter" qui l’essaie sur lui, une mouche rentre, il fusionne avec elle et il se transforme en mouche petit à petit. Tout le reste, il fallait rendre ça théâtral. On s’est dit qu’ un rapport mère/fils serait plus intéressant - que celui de mari et femme dans la nouvelle - et donc on s’est presque plus inspirés d’un épisode de l’émission « Strip-tease » qui s’appelle « La soucoupe et le perroquet »
On s’est très attachés à la relation vieux garçon avec sa maman. Ils ont quand même un problème d’intégration dans la société donc là on a déjà une forme d’autisme à jouer avant de commencer les téléportations et la transformation en mouche. Mais ce qui est intéressant, ce qui est passionnant, je trouve, c’est d’avoir transformé un peu cette histoire avec cette relation maman/fils. Il va devenir de plus en plus malade et qu’est-ce que ça provoque dans le coeur d’une maman de voir son fils devenir un monstre...
La métamorphose d’un homme en mouche en 1H30, un défi relevé sans effets spéciaux grâce à la magie d’une scénographie créative, ingénieuse et bien rodée qui mise sur l’imaginaire et l’illusion ou quand le théâtre n’a rien à envier au cinéma ou si peu...